Bulbes Pourris ? Vaincre la Mouche de l’Oignon en Permaculture

La mouche de l’oignon (Delia antiqua) est un ravageur sérieux des cultures d’Alliacées, capable de détruire des rangs entiers de jeunes plants. En permaculture, la lutte contre ce diptère s’appuie fortement sur la prévention par les associations de cultures et les barrières physiques, afin de perturber son odorat ultra-développé et l’empêcher d’atteindre sa cible.

Description de la mouche de l’oignon

L’adulte est une petite mouche (environ 5-7 mm), de couleur gris-brun clair, avec des ailes transparentes et des yeux rouges. Elle ressemble à une mouche domestique, mais est plus petite et plus discrète. C’est sa larve, un asticot blanc-crème apode (sans pattes), qui est le véritable ravageur, vivant et se nourrissant à l’intérieur des bulbes.

Plantes infestées

La mouche de l’oignon s’attaque exclusivement aux plantes de la famille des alliacées. Ses cibles principales sont l’oignon, l’échalote, l’ail et le poireau.

Symptômes

• Les premiers symptômes sont un ralentissement de la croissance ou un jaunissement du feuillage des jeunes plants, souvent suivi d’un flétrissement et de la mort.
• Dans le cas du poireau, les feuilles jaunissent et peuvent se tordre.
• Le bulbe ou le fût présente des signes de pourriture à la base.

Les dégâts

La larve pénètre dans le bulbe (oignon, échalote, ail) ou le fût du poireau et creuse des galeries. Ces tunnels entraînent une pourriture bactérienne secondaire. Les plants jeunes sont irrémédiablement détruits, tandis que les plants plus âgés sont affaiblis et leur conservation est compromise.

Prévention en permaculture

La prévention est essentielle. Elle repose sur :

1. la rotation des cultures (ne pas planter d’Alliacées au même endroit avant 3 ans)
2. les associations de cultures avec des plantes au parfum fort comme la carotte ou la tanaisie, qui masquent l’odeur de l’oignon.
3. La pose de filets anti-insectes (maille fine) sur arceaux dès la plantation est très efficace.

Traitements bio en permaculture

• – Insectifuges :
  L’utilisation de marc de café ou de cendres de bois autour des plants agit comme une barrière olfactive et physique. Des pulvérisations de purin de tanaisie ou de fougère peuvent avoir un effet répulsif. Placez quelques branchettes de romarins sur les jeunes plantations.
• – Curatifs :
  Il n’existe aucun traitement curatif direct pour les plantes déjà infestées. Les plants atteints doivent être arrachés et détruits (ne pas les composter) pour éviter la propagation et réduire la population de ravageurs.
• – Auxiliaires :
  Les carabes et les staphylins, qui vivent dans un sol riche et paillé, sont de grands prédateurs des œufs et des jeunes larves au sol, avant qu’elles n’entrent dans les bulbes. La diversité du jardin favorise aussi les araignées et les oiseaux qui peuvent consommer les adultes.
• -Ce qu’il ne faut pas faire :
  l’emploi de fumier frais est généralement déconseillé pour la culture des oignons et autres alliacées, car non seulement parce qu’il favorise le développement de maladies fongiques et des pourritures, mais aussi parce qu’il a effet d’attraction sur les mouches de l’oignon.
  La mouche cherche des milieux riches en matière organique pour la ponte de ses œufs, et un sol enrichi de cette manière peut être plus attractif.
  C’est pourquoi la recommandation de privilégier des composts bien mûrs (qui ont une odeur de sous-bois et non d’ammoniac ou de fermentation). Les engrais organiques sont incorporés bien en amont de la plantation.