La mouche de la carotte (Psila rosae) est l’un des ravageurs les plus frustrants au potager, car ses dégâts sont invisibles jusqu’à la récolte. En permaculture, sa gestion est un cas d’école : elle repose quasi exclusivement sur la prévention, le camouflage olfactif (associations) et les barrières physiques. L’objectif est principalement de l’empêcher d’atteindre sa cible.

Description de la mouche de la carotte

L’adulte est une petite mouche (4-5 mm) au corps noir brillant et élancé, avec une tête brun-roux et des pattes jaunes. Elle vole bas, près du sol. C’est sa larve, un petit asticot blanc-crème et apode (sans pattes), qui cause tous les dégâts en creusant dans les racines.

Plantes infestées

La cible principale est la carotte. Ce ravageur s’attaque également aux autres plantes de la famille des Apiacées (anciennement Ombellifères), comme le panais, le céleri-rave et le persil tubéreux.

Symptômes

Les symptômes aériens sont discrets : les feuilles des jeunes plants peuvent flétrir, jaunir puis prendre une teinte rougeâtre, comme si la plante manquait d’eau. La confirmation n’a lieu qu’à l’arrachage, en découvrant les galeries dans la racine.

Les dégâts

La larve creuse des galeries sinueuses dans la racine, souvent juste sous l’épiderme mais aussi vers le cœur. Ces tunnels brunissent, se remplissent d’excréments et rendent la carotte amère. Les racines attaquées sont impropres à la consommation et à la conservation, car elles pourrissent rapidement.

Prévention en permaculture

La prévention est la seule stratégie viable. Elle inclut la rotation stricte des cultures (ne pas replanter d’Apiacées au même endroit avant 3 ou 4 ans). La méthode la plus efficace reste la pose de filets anti-insectes (maille fine) sur des arceaux, en veillant à ce qu’ils ne touchent pas le feuillage et soient bien enterrés sur les côtés.

Traitements bio en permaculture

    • – Insectifuges :
      C’est le pilier de la lutte en permaculture : l’association de cultures. Planter des carottes en rangs intercalés avec des poireaux, des oignons ou de l’ail crée un camouflage olfactif qui perturbe la mouche. L’épandage de marc de café ou de feuilles de tanaisie broyées peut renforcer cet effet. Des pulvérisations d’infusions de lavandes , de tanaisie sur vos semis.
    • – Curatifs :
      Il n’existe aucun traitement curatif efficace. Une fois que la larve est dans la racine, le légume est perdu. Il faut alors impérativement arracher et détruire (ne pas composter) les plants atteints pour briser le cycle et réduire la population future.
    • – Auxiliaires :
      Un sol vivant et couvert (paillé) héberge de nombreux prédateurs généralistes. Les carabes et les staphylins, qui chassent au sol, sont de grands consommateurs d’œufs et de jeunes larves avant qu’elles ne pénètrent dans la racine.
    • – Ce qu’il ne faut pas faire !
      Les semer à proximité du persil qui les attire

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