L’arrosage au jardin bio en permaculture est essentiel pour maintenir la santé de votre potager et jardin d’agrément. Il est important de se rappeler que l’eau n’est pas une ressource inépuisable, c’est pourquoi il est crucial d’économiser l’eau d’arrosage. En utilisant des techniques respectueuses de l’environnement, vous contribuez à protéger la qualité de la nappe phréatique et à préserver la ressource en eau pour les générations futures. Rappelons que l’eau est un bien commun, et en adoptant des pratiques durables, vous participez à la préservation des ressources en eau de qualité. (Proscrire tous les engrais chimiques et user modérément des engrais azotés, même biologiques).

Points incontournables pour gérer l’arrosage au jardin :

Pour gérer efficacement l’arrosage de votre jardin, il est essentiel de prendre en compte plusieurs points incontournables. Tout d’abord, il est important de tenir compte du type de sol présent dans votre jardin. Que ce soit sableux, argileux ou humifère, la structure du sol aura un impact sur la façon dont l’eau est absorbée et retenue. Vous pouvez améliorer la qualité de votre sol en favorisant la présence de vers pour plus d’humus.
Les conditions météorologiques jouent également un rôle crucial dans la gestion de l’arrosage. En période de temps ensoleillé, notamment en été, la chaleur peut entraîner une évaporation rapide de l’eau. Il est recommandé de pratiquer le binage, car comme le dicton le dit, « un binage vaut deux arrosages ». Le paillage et l’ombrage peuvent également aider à réduire l’évaporation. De plus, en permaculture, privilégiez un couvert végétal pour limiter les besoins en eau.
En cas de temps pluvieux, il est essentiel de veiller à ce que l’eau pénètre adéquatement dans le sol.

Adoptez des façons culturales qui favorisent l’amélioration de la pénétration de l’eau.

Un sol convenablement drainant permettra d’évacuer l’excès d’eau, alors que pour une terre plus lourde, la culture en planches surélevées peut être une solution. Le vent, desséchant, peut également avoir un impact sur l’arrosage de votre jardin. Songez à planter une haie bocagère, un brise-vent, une haie comestible pour protéger vos plantes.
Enfin, le choix des végétaux est crucial pour une gestion efficace de l’arrosage. Il est important de sélectionner des plantes adaptées au climat de votre région. Que vous viviez dans un climat tempéré humide ou méditerranéen sec, optez pour des variétés de légumes et de plantes d’ornement résistantes à la sécheresse. En tenant compte de ces différents éléments, vous serez en mesure de gérer au mieux l’arrosage de votre jardin.

Quand et comment arroser au jardin ?

Dans le jardin en permaculture, savoir quand et comment arroser peut faire toute la différence dans la réussite de vos cultures. Il est essentiel de choisir le bon moment pour arroser vos plantes afin de favoriser leur santé et leur vigueur.

Ne pas confondre un simple coup de chaleur et des végétaux en manque d’eau :

Des plantes fanées au milieu de la journée en période estivale c’est normal, le soir, la fraîcheur revenue, elles reprennent tout leur éclat. Par contre, si dès le matin, malgré la fraîcheur nocturne, vos plantes sont fanées, l’arrosage devient indispensable. (Notez que si c’est une seule plante parmi d’autres ce peut être une attaque de parasites au niveau des racines.)
Évitez de les arroser en pleine chaleur à la mi-journée.

Arroser le matin ou le soir ?

Le soir, en début d’été lorsque les nuits sont chaudes, privilégiez l’arrosage en soirée. L’eau aura toute la nuit pour pénétrer le sol et rafraîchir la terre modérément. Cependant, dès le 15 août, avec des nuits plus fraîches, il est préférable d’arroser le matin. Arroser le soir combiné à des températures nocturnes fraîches peut refroidir excessivement la terre et entraver la croissance de certaines plantes.

Rendez vos plantes plus résistantes à la sécheresse :

Pour rendre vos plantes plus résistantes à la sécheresse, arrosez toujours modérément après les plantations afin de stimuler le développement des racines en profondeur. Cette pratique renforcera la résistance de vos plantes aux périodes ensoleillées prolongées et avant un apport d’engrais en périodes sèches.
En permaculture, il est recommandé d’éviter l’utilisation d’asperseurs ou de microaspersseurs pour l’arrosage, car ils sont très gourmands en eau et difficiles à contrôler efficacement. Privilégiez l’arrosoir pour cibler précisément l’arrosage sur de petites surfaces ou optez pour le goutte-à-goutte. En effet, le goutte-à-goutte distribue l’eau directement au pied des plantes, sans effet de ruissellement et de battage de la terre. De plus, vous pouvez, avec ce système, faire un arrosage intégré au jardin potager ou d’agrément, avec programmateur.
N’oubliez pas qu’il est inutile d’arroser en petites quantités, car l’eau s’évapore avant d’atteindre les racines profondes des plantes. Préférez des arrosages moins fréquents, mais plus abondants pour maintenir une hydratation optimale. Toujours veiller à arroser sur une terre meuble et non compactée pour favoriser l’absorption de l’eau par les racines de vos plantes.

Une astuce que j’utilise pour une approche raisonnée de l’arrosage de mon jardin en permaculture : en utilisant un système ancestral d’arrosage au plus près des racines, les « oyas ». L’utilisation des « oyas » revient vite chère s’il en faut de nombreux. La solution l’emploi de pot de terre cuite. Vous obturez le trou de drainage avec du ciment, enterrez-le et recouvrez le pot avec une coupelle mise à l’envers. Je m’en sers pour l’arrosage de la culture des tomates, des concombres, etc. Attention ! Pour faire vos « oyas maison », utilisez de véritables pots en terre cuite, simples, sans vernis. Personnellement j’avais glané de vieux pots dans un vide-grenier.

Récupérer l’eau de pluie, une solution indispensable pour l’arrosage en permaculture :

Une des préoccupations du jardinier est d’avoir à sa disposition de l’eau d’arrosage du jardin pendant les périodes de sécheresse et par conséquence les périodes de restriction.
Améliorez la gestion de l’eau de pluie en installant un récupérateur d’eau adapté à vos besoins. Pour cela, il suffit de récupérer l’eau de pluie qui s’écoule de votre toiture de maison, des dépendances, de la serre, enfin de tous les batiments même les plus petits.
Que vous choisissiez de transformer une vieille baignoire, une poubelle en récupérateur fait maison, ou que vous investissiez dans un récupérateur du commerce tel qu’une citerne enterrée, vous pourrez profiter des avantages écologiques de cette démarche, notamment pendant les périodes de sécheresse, tout en réalisant des économies d’eau importantes.
N’oubliez pas de couvrir vos récupérateurs d’eau ouverts avec un voile de protection contre les moustiques.
Si vous avez un petit jardin, une ou deux vieilles baignoires suffiront. Vous les habillerez avec des plantes grimpantes, par exemple, pour les cacher de la vue.

« Quelle quantité d’eau pourrais-je récupérer durant une année ? »

C’est facile, rendez-vous sur le site de Météo France où vous trouverez la pluviométrie moyenne de votre région. Sachant que 1 mm de pluie, mesuré au pluviomètre, représente 1 litre d’eau par mètre/2 : donc le relevé météo de votre région, x par la surface estimée de la toiture de votre maison.
Attention, si vos réserves d’eau sont des bidons ou vieilles baignoires, nettoyez-les tous les ans.

Quelle quantité d’eau distribuer aux légumes au potager bio ?

Jamais trop !
Les légumes à bulbes comme l’ail ou les oignons demanderont peu d’eau et en année normale ne demanderont aucun arrosage.
Pour les autres la quantité peut aller de 2 à 6 litres d’eau par m2. Mais là encore ces données varient avec le climat. En effet une période de sécheresse dans le nord de la France n’aura pas le même impact dans l’immédiat qu’une période de sécheresse au sud de la France.
Autre donnée à prendre en compte le système racinaire des légumes. Ceux ayant un système racinaire peu profond seront arrosés plus fréquemment que les autres.

Estimation au m2 des besoins quotidiens en eau des légumes :

(en litres)
Asperges 5-6 litres
Betteraves 4-5 litres
Céleris 2-2,5 litres
Choux 6-7 litres
Haricots 5-6 litres
Oignons 5-6 litres
Poireaux 4-6 litres
Pommes de terre 6-15 litres
Salades 4-5 litres
Tomates 3,5-6,5 litres

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