Je vais être très clair ! Oui, c’est une pratique barbare. Et au poulailler bio en permaculture, c’est un non-sens absolu, une aberration totale. ! Couper ou rogner le bec des poules est une opération que rien ne peut justifier.
C’est même l’opposé complet de la philosophie. Laissez moi vous expliquer pourquoi cette pratique existe et pourquoi, chez vous, le pratiquer serait un non-sens.
C’est quoi, le « coupage de bec » (épointage) ?
Ce qu’on appelle « couper le bec » (le terme officiel est « épointage » ou « débecquage »), c’est une pratique inventée par… l’élevage industriel intensif.
Dans ces systèmes, on entasse des milliers de poules dans des hangars, avec une densité au mètre carré qui donne le vertige. Que se passe-t-il quand on vit les uns sur les autres, sans rien à faire, dans le stress, la promiscuité et l’ennui ?
Eh bien, ça se passe comme dans une cellule de prison surpeuplée : elles pètent les plombs !
Elles deviennent agressives, elles s’arrachent les plumes (c’est le « picage« ) et ça peut aller jusqu’au cannibalisme.
La « solution » de l’industrie : Mutiler
Face à ce problème de comportement (qu’ils ont eux-mêmes créé), les industriels n’ont pas trouvé mieux que de traiter le symptôme, et pas la cause.
Leur logique, c’est : « Pour s’attaquer, elles utilisent leur bec. Donc, coupons-leur le bec. » C’est pas la poule le problème, c’est la cage !
C’est une mutilation. On brûle la pointe du bec (avec une lame chaude ou un infrarouge) pour le raccourcir.
Pourquoi c’est barbare ? Bec coupé, poule handicapée !
Le bec d’une poule, ce n’est pas un ongle. C’est un organe sensoriel hyper-sensible, plein de vaisseaux sanguins et de nerfs. Pour la poule, c’est l’équivalent de nos mains.
Elle l’utilise pour TOUT :
- Manger et boire (avec précision)
- Explorer le sol
- Lisser ses plumes (se faire belle)
- Attraper un insecte
- Se défendre
- Interagir avec ses congénères et ses poussins.
Leur couper le bec, c’est non seulement extrêmement douloureux (c’est une amputation, ni plus ni moins), mais c’est aussi un handicap à vie. C’est comme si on vous coupait le bout des doigts pour vous empêcher de pincer.
Et au poulailler bio en permaculture dans tout ça ? Becs intacts, poules heureuses !
Au poulailler bio en permaculture, la logique est exactement inverse : On ne dit pas : « L’animal a un problème ». On dit : « Le système a un problème. »
Si vos poules se battent (ce qui est très rare en petit groupe), on ne sort pas la tenaille ! On observe et on se pose les bonnes questions :
- Est-ce qu’elles ont assez d’espace ? (Souvent la cause n°1)
- Est-ce qu’elles s’ennuient ? (Ont-elles un tas de compost à gratter ? Des feuilles mortes ? Des insectes à chasser ?)
- Est-ce qu’elles ont assez à manger/boire ? (La compétition à la gamelle crée des tensions.)
- Est-ce que leur nourriture est assez riche ? (Un manque de protéines peut déclencher le picage.)
- Est-ce qu’il y a juste une « tyran » dans le groupe ? (Parfois, il suffit d’isoler une seule poule dominante pendant 48h pour qu’elle redescende dans la hiérarchie.)
En permaculture, on ne mutile pas l’animal pour qu’il s’adapte à un système cassé. On conçoit un système sain pour que l’animal puisse y vivre… sa meilleure vie de poule.
Donc, pour résumer : « couper le bec », c’est l’aveu d’échec d’un système industriel. En permaculture, on donne de l’espace, de l’herbe, des choses à gratter, et on garde les becs intacts !
Si l’on vous donne ce conseil, méprisez cette personne. L’élevage bio des poulettes n’a qu’un but : profiter des œufs, aller au sacrifice final des poulets de chair, mais dans le respect des animaux.








Couper le bec de la poule peut être thérapeutique ( la mienne a le bec partie haute et basse complètement décalé, elle s’alimente mal et donc en souffre). Rien de méprisant ni d’irrespectueux. Il faut se renseigner avant d’énoncer des vérités.
Je maintiens. Couper le bec des poules dans un élevage est une technique barbare quand son but est d’optimiser la production. (éviter le picage)
Sauf bien évidemment quand un vétérinaire vous conseille de le faire pour sauver une poule (comme dans votre cas malformation empêchant l’alimentation). Tout le monde avait compris.
J’adore les volailles, car elles ne polémiquent pas !