La courtilière, aussi appelée grillon-taupe, est un insecte fouisseur qui suscite la crainte au potager en raison des dégâts qu’il inflige aux jeunes cultures. Si sa présence indique un sol vivant et riche en matière organique (une bonne chose en permaculture), sa prolifération peut détruire des lignes entières de semis. L’approche permacole ne vise pas son éradication, mais plutôt la protection des cultures et la régulation de sa population en favorisant ses prédateurs naturels.
Description de la courtilière
La courtilière (Gryllotalpa gryllotalpa) est un grand insecte (jusqu’à 7 cm) de couleur brune et d’aspect velouté. Elle est immédiatement identifiable à ses puissantes pattes avant, élargies et dentées comme des pelles, parfaitement adaptées pour creuser des galeries souterraines à la manière d’une taupe.
Plantes infestées
La courtilière est omnivore (elle mange des vers, des larves) mais cause des dégâts indirects à la quasi-totalité des jeunes plants du potager. Les semis (carottes, radis) et les jeunes plants fraîchement repiqués (salades, tomates, poivrons, aubergines) sont les plus vulnérables, car leurs racines fragiles se trouvent sur son passage.
Symptômes
Le symptôme le plus évident est le flétrissement soudain et la mort de jeunes plants, qui semblent avoir été coupés net juste sous la surface du sol. On peut également repérer ses galeries qui forment de légers soulèvements de terre sinueux, rappelant des galeries de taupe en miniature, surtout après une pluie ou un arrosage.
Les dégâts
Les dégâts sont avant tout mécaniques. En creusant ses tunnels pour chasser ou se déplacer, la courtilière sectionne inévitablement les racines des jeunes plantes qu’elle rencontre, entraînant leur mort rapide. Elle peut ainsi anéantir des rangs entiers de semis ou de repiquage (poireau)en très peu de temps.
Prévention en permaculture
La prévention vise à protéger les plants les plus sensibles sans perturber l’équilibre du sol. La méthode la plus efficace consiste à repiquer les légumes fragiles (tomates, courgettes) dans des « manchons » protecteurs, comme des bouteilles en plastique ou des pots sans fond, enterrés sur une dizaine de centimètres. Éviter les apports de fumier frais, qui les attirent pour la ponte.
Traitements bio en permaculture
- – Insectifuges :
La plantation de rue officinale (Ruta graveolens) ou l’introduction de branches de sureau dans les galeries sont réputées avoir un effet répulsif, L’arrosage des galeries avec du purin de sureau peut également les inciter à déménager. - – Curatifs :
La méthode la plus ciblée est l’application de nématodes parasites (Steinernema carpocapsae), à acheter en jardinerie et à diluer dans l’eau d’arrosage au printemps ou en automne pour infester les courtilières dans le sol. Le piégeage manuel, en versant de l’eau additionnée d’huile végétale ou de savon noir dans les galeries pour faire remonter l’insecte, est également pratiqué. - – Auxiliaires :
La permaculture mise avant tout sur les prédateurs naturels de la courtilière. Les hérissons, les musaraignes, les taupes (qui sont aussi leurs compétiteurs) et de nombreux oiseaux (merles, pies, hérons) en sont friands. Favoriser leur présence par des haies, des tas de bois, des points d’eau et des zones non travaillées est la meilleure stratégie à long terme.
Description de la courtilière





