L’hyponomeute, souvent appelé « teigne » du pommier ou du fusain, est un petit papillon dont les chenilles grégaires tissent des toiles de soie spectaculaires qui peuvent recouvrir des arbres entiers. En permaculture, cette pullulation impressionnante est généralement vue comme un déséquilibre temporaire et un signe de manque de prédateurs. L’objectif n’est pas d’éradiquer l’insecte, mais de favoriser la biodiversité pour réguler naturellement sa population.
Description de l’hyponomeute
L’adulte est un petit papillon de nuit (environ 2 cm d’envergure), de couleur blanche ou gris clair, finement moucheté de points noirs. La larve, qui cause les dégâts, est une petite chenille de couleur jaune-grisâtre, arborant plusieurs rangées de points noirs sur le corps. Ces chenilles vivent et se nourrissent en vastes colonies.
Plantes infestées
Les différentes espèces d’hyponomeutes sont souvent très spécifiques à leur plante hôte. Les plus communes s’attaquent au fusain, au pommier, au prunier, au cerisier, à l’aubépine ou encore au saule.
Symptômes
Le symptôme est inquiétant et spectaculaire : l’apparition de vastes nids de soie denses et argentés. Ces toiles communautaires démarrent sur un rameau puis s’étendent rapidement, enveloppant des branches entières, voire l’arbre complet, abritant des milliers de chenilles.
Les dégâts
À l’intérieur de ces toiles qui les protègent des prédateurs, les chenilles dévorent méthodiquement tout le feuillage. Le dégât principal est une défoliation rapide et massive, parfois totale. Bien que visuellement inquiétant, l’arbre survit généralement en produisant de nouvelles feuilles plus tard en saison, mais l’attaque l’affaiblit.
Prévention en permaculture
La prévention est la clé et repose sur la favorisation des prédateurs naturels, notamment par l’installation massive de nichoirs à mésanges. Une surveillance au début du printemps permet de repérer les tout premiers nids, alors petits comme le poing, et de les supprimer avant l’invasion.
Traitements bio en permaculture
- – Insectifuges :
L’efficacité des insectifuges est très limitée une fois les toiles en place, car elles protègent les chenilles. Des pulvérisations de purin de tanaisie ou de fougère au tout début du printemps peuvent tenter de perturber la ponte des papillons. - – Curatifs :
La méthode la plus efficace et la moins impactante est le retrait manuel : couper les branches où se forment les premiers nids et les brûler. Si l’invasion est large, un jet d’eau puissant peut déchirer les toiles et exposer les chenilles aux prédateurs. L’application de Bacillus thuringiensis (Bt) est efficace si elle est pulvérisée sur les jeunes chenilles avant que la toile ne devienne trop épaisse et imperméable. - – Auxiliaires :
Les mésanges (charbonnières et bleues) sont les prédateurs les plus redoutables, capables de percer les toiles pour nourrir leurs couvées. Les chauves-souris chassent les papillons adultes la nuit, et les guêpes parasitoïdes s’attaquent également aux larves.
Description de l’hyponomeute





