Les cochenilles, qu’elles soient farineuses ou à bouclier, sont des insectes piqueurs-suceurs courants qui affaiblissent les plantes en se nourrissant de leur sève. En permaculture, leur présence est vue comme le symptôme d’un déséquilibre (stress de la plante, excès d’azote, manque d’auxiliaires). L’objectif n’est pas l’éradication, mais la régulation de leur population en restaurant un écosystème sain.
Description des cochenilles selon l’espèce
- Les cochenilles farineuses sont mobiles, de forme ovale, et se protègent sous un amas blanc à l’aspect cotonneux ou poudreux.
- Les cochenilles à bouclier (ou à carapace) sont immobiles à l’âge adulte ; elles sont protégées par une coque cireuse dure (brune, grise ou noire) fermement attachée à la plante, les rendant difficiles à atteindre.
Plantes infestées
Elles ont une large gamme d’hôtes, s’attaquant aussi bien aux arbres fruitiers (agrumes, oliviers, figuiers) qu’aux plantes d’ornement (lauriers-roses, hortensias, fusains, camélias). Elles sont également un fléau fréquent sur les plantes d’intérieur et sous serre (orchidées, cactées, ficus).
Symptômes
Le premier symptôme est la présence visible des insectes, souvent en colonies denses : amas blancs cotonneux à l’aisselle des feuilles pour les farineuses, ou petites « verrues » en forme de coques le long des tiges et sous les feuilles pour celles à bouclier.
Les dégâts
En suçant la sève, les cochenilles épuisent la plante, entraînant un ralentissement de la croissance, le jaunissement et la chute prématurée des feuilles. Elles excrètent un miellat collant qui couvre le feuillage et favorise l’apparition de la fumagine, un champignon noir qui bloque la photosynthèse.
Prévention en permaculture
La prévention est primordiale et consiste à maintenir les plantes en bonne santé : éviter les excès d’engrais azotés qui attirent les piqueurs-suceurs, assurer une bonne circulation de l’air (taille douce) et arroser sans excès. Il est crucial d’inspecter toute nouvelle plante avant de l’intégrer au jardin ou à la maison.
Traitements bio en permaculture
- – Insectifuges :
Peu de préparations sont réellement insectifuges contre les cochenilles. Cependant, des pulvérisations régulières de purin de prêle ou de consoude renforcent les tissus de la plante, la rendant moins appétente et plus résistante aux attaques. - – Curatifs :
Sur les plantes robustes, un jet d’eau puissant peut déloger une partie des colonies. Le traitement le plus efficace reste la pulvérisation d’une solution à base de savon noir (environ 5%) et d’huile végétale (type colza), qui agit par asphyxie en bouchant les pores respiratoires des insectes (inefficace sur les boucliers durs des adultes). Sur les petites attaques, l’application locale au pinceau d’alcool à 70° ou d’un mélange savon noir/huile est très efficace. - – Auxiliaires :
La permaculture mise avant tout sur les prédateurs naturels. La coccinelle Cryptolaemus montrouzieri est la prédatrice spécialisée des cochenilles farineuses (très utilisée sous serre). Les larves de chrysopes dévorent les jeunes stades larvaires des deux types. Enfin, de nombreuses micro-guêpes parasitoïdes (comme Metaphycus) pondent leurs œufs dans les cochenilles. Il faut les attirer en plantant des fleurs riches en nectar (famille des Apiacées : fenouil, aneth…).
Description des cochenilles selon l’espèce





