puceron qui infestent une tige de rosier.

Au jardin potager et d’agrément, il existe des insectes dits « nuisibles » qui en trop grand nombre feront des dégâts sur les cultures. La lutte bio limitera ces dommages.

En permaculture le jardinier attentif constatera qu’il existe certainement un bien plus grand nombre d’insectes utiles que d’insectes nuisibles aux cultures.

Les causes de la prolifération des « insectes nuisibles » au potager :

  • Leur présence en trop grand nombre est presque toujours la conséquence de mauvaises pratiques culturales telles que la monoculture sur de trop grandes superficies ou trop souvent répétée.
  • La culture de variétés peu rustiques ou mal adaptées aux conditions locales de sol et de climat.
  • L’utilisation inconsidérée de fumures. L’apport d’azote en excès fragilise les plantes face aux insectes ravageurs d’une culture.
  • Une biodiversité mal équilibrée. (peu d’oiseaux, lézards, crapauds, musaraigne, etc.)

Comment contrôler les insectes nuisibles en permaculture :

En permaculture pas d’éradication massive, mais on associe des espèces végétales, on harmonise, c’est la raison pour laquelle la plantation de plantes aromatiques s’avère bénéfique : un grand nombre d’insectes indésirables sont éloignes des végétaux qu’ils endommageraient, tandis que des insectes indispensables sont attires et maintenus, qui assureront notamment la pollinisation au verger ou au potager.

On fait tourner les cultures sur les parcelles.

L’assolement ou rotation des cultures :
Méthode consistant à alterner différentes cultures sur un terrain. l’Assolement triennal, quinquennal selon la plante cultivée.

Bon nombre insectes parasites ont un ou des prédateurs naturels. Par exemple la piéride du chou voit ses chenilles parasitées par une guêpe. Tout faire pour rétablir un bon équilibre entre insectes utiles et nuisibles. Notez que des insectes nuisibles pour une culture peuvent s’avérer utiles pour une autre.
L’utilisation de produits antiparasitaires dits biologiques doit être modérée. Même s’ils sont d’origine naturelle et constitués par des substances végétales ou minérales, mal utilisés, ils peuvent mettre à mal l’équilibre de la biodiversité de votre jardin. (Par exemple les insecticides à base de pyrèthre utilisés en plein jour.
Des décoctions, des purins permettent de lutter efficacement contre les parasites habituels ou leurs larves.

On met les poules à contribution pour nettoyer le potager en automne.

Les insecticides naturels pour lutter en permaculture contre les insectes nuisibles :

Pour être sûr de leur qualité, préparez vous-même vos insecticides.
Vous pourrez fabriquer vous-même à peu de frais un certain nombre de préparations à base de plantes que vous récolterez dans la nature ou que vous cultiverez a cet effet (capucine, absinthe, tanaisie, souci, prèle, ortie…)

  • La macération : c’est le résultat du séjour, pendant une durée qui peut varier de quelques heures a plusieurs jours, dune plante dans de l’eau, pure ou additionnée d’un peu d’argile ou d’huile.
  • La décoction : elle s’obtient en portant à ébullition des plantes ou parties de plantes pendant quelques minutes (ou dizaines de minutes s’il s’agit de fragments d’écorce, par exemple). Il est nécessaire de placer les plantes d’abord dans l’eau froide et de couvrir le récipient. Le comptage s’effectue a partir du début de l’ébullition.
  • L’infusion : c’est tout simplement la « tisane ». Il ne faut pas faire bouillir les plantes, mais seulement les recouvrir d’eau bouillante, les laisser infuser hors du feu quelques instants (cinq a dix minutes), puis passer le liquide au filtre.
  • L’extrait : il est obtenu par évaporation d’une solution aqueuse ou alcoolique de produit végétal macéré ou infusé.

Quelles plantes utiliser pour faire des insecticides en permaculture :

Les plantes utilisables les plus communément répandues, celles qui ont des propriétés insecticides ou insectifuges reconnues ou encore qui possèdent des vertus particulièrement bénéfiques pour la santé du potager, du verger et du jardin d’agrément :

  • Absinthe : son Odeur repousse un certain nombre d’insectes et les papillons, les pucerons des crucifères, les pucerons noirs et les mouches. En décoction, elle tue les puces des chiens et des chats et l’on peut s’en lotionner le visage ou les mains pour se protéger des moustiques et même des guêpes ou abeilles. En infusion pulvérisée sur le sol ou les feuilles, elle repousse la limace. Cependant, il faut prendre garde à ne pas l’employer sur de jeunes pousses dont elle retarderait la croissance, ou alors sous forme très diluée (1 partie pour 10 litres d’eau).
  • Ail : c’est un aliment d’assainissement du jardin, car beaucoup d’animaux s’en éloignent, on peut d’ailleurs l’utiliser en plantation en cordon protecteur. C’est un puissant vermifuge et on pourra l’utiliser pour désinfecter un sol des dangereux nématodes (2 ou 3 têtes d’ail infusées dans 1 litre d’eau. Pulvérisez aussitôt).
  • Matricaire camomille : séchée, la fleur écarte les mites et les insectes de la maison. Le suc frais permet de se protéger des piqûres d’abeilles. La macération des fleurs pendant quarante-huit heures est très efficace dans la lutte contre les moisissures.
  • Camomille puante (maroute) : elle a des propriétés insecticides semblables à celles du pyrèthre.
  • Capucine : elle est bien connue de certains vieux jardiniers qui en semaient souvent au pied des arbres fruitiers qu’elle protège des pucerons (puceron lanigère du pommier par exemple). La mouche blanche de la tomate s’en éloigne durablement. Un extrait dilué de cette plante peut être appliqué en pulvérisation sur les plantes envahies (fève par exemple) ou associé à de l’argile et de la bouse de vache pour enduire les troncs des arbres du verger à la sortie de l’hiver.
  • Échalote : comme l’ail et l’oignon, elle repousse les insectes, particulièrement les moustiques, moucherons et papillons. Utiliser le suc fraîchement exprimé, étendu d’un peu d’eau. Plantée en bandes d’environ 20 centimètres autour des planches de légumes aimés des rongeurs, elle éloignerait ceux-ci efficacement.
  • Lavande : la macération de la plante fraîche dans l’alcool peut s’utiliser, de même que l’essence de lavande obtenue par distillation, contre poux, punaises, fourmis, mites.
    Menthe verte, menthe poivrée, menthe pouliot : elles repoussent fourmis, pucerons, certaines mouches et la piéride. du chou. Froissez les plantes dans l’eau d’arrosage ou jonchez-en le sol. Les propriétés sont plus ou moins accusées selon la variété de menthe.
  • Œillet d’Inde : bien connu, il permet de lutter contre les nématodes et certaines mouches, dont celle de la tomate. Plantez en association avec vos tomates.
  • Ortie : elle ne possède pas de propriétés insecticides, mais présente des particularités très intéressantes que tout bon jardinier devrait connaître et utiliser.
  • Prèle : comme l’ortie, elle possède des propriétés qui la font beaucoup utiliser en jardinage biologique. C’est en effet une plante médicinale très anciennement utilisée, car sa richesse en silice lui confère des vertus reminéralisantes. Elle est pour cette raison employée surtout pour lutter contre les maladies des plantes telles que rouille, chancre, mildiou, oïdium. Mais elle contrecarre aussi l’action d’un certain nombre d’insectes, particulièrement les pucerons.
  • Pyrèthre : c’est le nom improprement donné au chrysanthème insecticide, plante voisine de la tanaisie. Il est très efficace contre la plupart des insectes prédateurs, surtout s’il est employé assez frais. C’est la fleur qui contient les substances insecticides (pyréthrine). On l’utilise ordinairement sous forme de poudre que l’on trouve facilement dans le commerce. Toutefois, on peut en entreprendre la culture, particulièrement dans le sud de la France, où il se contente des sols les plus ingrats. Poudre ou extrait dilué agissent par contact, aussi est-il préférable de ne traiter que curativement, une fois bien localisés les insectes prédateurs et uniquement le soir à la tombée de la nuit, afin d’éviter de détruire les insectes utiles (coccinelles par exemple).

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