À la « petite ferme bio », le potager est indispensable, cultivé en permaculture, il contribuera à l’autosuffisance en légumes et fournira des ressources pour aussi nourrir vos animaux d’élevage.
Il faudra au départ établir vos besoins. Une famille de quatre personnes demande pour atteindre l’autosuffisance en légumes une surface de 500 m2. Cela dépendra bien sur le mode de culture que vous allez employer. Intensive sur butte ou extensive en planches.
L’historique de l’emplacement choisi conditionnera les travaux de préparation du terrain :
Un potager en permaculture en partant d’une friche :
Si vous disposez d’un terrain à l’abandon, prairie négligée ou parcelle embroussaillée, sa reprise exige de nombreux travaux. Des travaux de réhabilitation avec des méthodes douces vous permettront de pratiquer un jardinage biologique presque immédiatement et spontanement productif.
Invitez les fleurs au potager, elles fourniront pollen et nectar aux abeilles, aux bourdons, aux abeilles sauvages et à de nombreux autres insectes. Tous ces insectes, en visitant votre jardin, participeront à la fécondation des fleurs vos légumes-fruits ou des porte-graines.
Un potager en permaculture à partir d’une vieille prairie :
Envahie par de hautes herbes, des graminées pour la plupart qui forment un matelas de brindilles et racines enchevêtrées. Avant tout travail, dégagez les branches mortes, les souches qui, éventuellement, pourraient joncher le sol et risqueraient d’endommager les lames d’outils.
Maintenant, les chaumes peuvent être fauchés.
À l’aide d’un croc à fumier à quatre dents, démêlez le feutrage végétal qui tapisse la terre et débarrassez le reste de chaumes. Ne brûlez pas ces déchets, mettez-les au compost.
Arrachez ensuite à la houe les grosses touffes d’herbe. Les touffes d’herbes les plus volumineuses sont secouées fortement en les heurtant contre le fer de l’outil pour les débarrasser au maximum de terre afin qu’elles se dessèchent plus rapidement.
Au bout de quelques jours, l’herbe sera fanée, vous pourrez dégager complètement votre terrain à la griffe et mettre ces déchets au compost.
Ce travail long et pénible est un préalable indispensable pour la constitution d’un sol propre et sain.
La préparation du sol pour la création d’un potager en permaculture :
Ainsi décapé, le sol est prêt à être travaillé selon des techniques de labour adaptées à la culture biologique.
Son but consiste en l’approfondissement de la couche utilement explorée par les racines, afin de permettre la libre circulation de l’eau et de l’air et favoriser le développement des êtres vivants du sol. Un sol aéré se réchauffe plus vite au printemps qu’un sol lourd et tassé.
Dans une bonne terre de jardin, on évalue aux 10 à 12 premiers centimètres l’épaisseur de la couche vivante.
Dans un potager biologique en permaculture, c’est ce lieu d’activité de la pédofaune indispensable au bon développement des légumes.
Dans la plupart des cas, iI suffit donc de ne travailler que sur une profondeur de 15 ou 20 centimètres, c’est-à-dire légèrement moins que la longueur du fer de bêche, et surtout de ne pas inverser par un retournement inconsidéré l’ordre des couches.
Un sol particulièrement lourd et compact et argileux, il peut être utile d’augmenter au départ la profondeur d’ameublissement pour assurer un meilleur drainage.
Au fil du temps grâce au « biojardinage » et à une fertilisation organique de qualité la qualité physique du sol lourd s’améliorera et le sol deviendra vite plus léger.
Maintenant, l’architecture du potager en permaculture :
On commet assez souvent l’erreur de mal répartir les planches du potager ; or il est évident qu’il faut moins de place pour obtenir des radis que des pommes de terre ou des asperges. En outre, certains légumes ont une végétation très longue, comme le salsifis.
Sachez donc bien dès le départ vers quelles productions vont vos préférences et définissez clairement vos limites en temps, en espace et en travail. Préférez la variété à la quantité.
Vous ne saurez sans doute que faire de plusieurs dizaines de gros choux donnant au même moment, alors que vous aurez été démuni en salades et autres légumes de saison. Pensez aussi qu’il est parfois bien agréable de retrouver le goût de légumes oubliés ou méconnus tels le panais, le cresson de jardin, le pourpier, l’ortie qui peuvent apporter bien des changements à la monotonie de nos régimes alimentaires et qui possèdent en outre des qualités thérapeutiques reconnues, d’une efficacité parfois étonnante.
N’hésitez donc, pas à mêler, au potager, un grand nombre de plantes d’utilisation et de vertus complémentaires. La plupart des plantes aromatiques et médicinales se cultivent d’ailleurs très bien en bordure des planches. Ces aromatiques favorisent par leur présence (sécrétions racinaires, piégeage ou éloignement d’insectes ravageurs…) la croissance de vos légumes.
C’est le mérite du jardinage biologique en permaculture que de chercher à approfondir la connaissance de ces associations végétales et des moyens de les utiliser et les autres interactions entre le potager et son environnement.
Plan d’un potager en permaculture :
Vous évaluerez donc vos besoins de légumes en quantité et en diversité et en déduirez les dimensions des planches à travailler sans omettre de réserver une partie du terrain (environ 1/5) aux engrais verts et à l’aire de compostage.