La lutte contre les hannetons en permaculture et en agriculture biologique privilégie des méthodes douces et respectueuses de l’environnement. En combinant plusieurs de ces techniques, il est possible de limiter les dégâts causés par ces insectes tout en préservant la santé du sol et de l’écosystème.
Description générale du hanneton adulte :
- Taille : Il mesure généralement entre 2 et 3 cm de long.
- Couleur : Son corps est principalement brun-roux, avec des élytres (ailes dures) qui recouvrent ses ailes membraneuses.
- Antennes : Les antennes du hanneton sont caractéristiques : elles se terminent par une série de lamelles qui forment une sorte de « peigne ». Ces lamelles lui servent à détecter les phéromones et à localiser ses congénères.
- Vol : Le hanneton est un insecte volant, mais son vol est plutôt lourd et bruyant.
Dimorphisme sexuel :
Bien que les différences entre le mâle et la femelle ne soient pas très marquées, il existe quelques éléments qui permettent de les distinguer :
Taille : En général, les femelles sont légèrement plus grandes que les mâles.
Abdomen : L’abdomen de la femelle est souvent plus arrondi, notamment au moment de la ponte, car il contient les œufs.
Antennes : Les lamelles des antennes sont généralement un peu plus développées chez les mâles, ce qui leur permet de détecter les phéromones femelles plus efficacement.
Cependant, il faut noter que ces différences ne sont pas toujours très visibles et qu’il peut être difficile de distinguer un mâle d’une femelle sans une observation attentive.
Le hanneton adulte est un coléoptère de taille moyenne, de couleur brun-roux, reconnaissable à ses antennes en forme de peigne. Les différences entre les mâles et les femelles sont subtiles et concernent principalement la taille et le développement des antennes.
La reproduction du hanneton, le cycle de vie, plusieurs étapes bien distinctes :
Le hanneton est un insecte dont le cycle de vie s’étale sur plusieurs années. Ce qui faisait dire aux anciens « c’est une année à hannetons » ! Voici les principales étapes de sa reproduction :
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- Accouplement :
Les adultes émergent généralement au printemps ou en été, après plusieurs années passées sous terre à l’état larvaire.
Les mâles et les femelles se rencontrent lors de vols nuptiaux, souvent au crépuscule.
Après l’accouplement, la femelle cherche un endroit propice pour pondre ses œufs.
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- Ponte :
La femelle s’enfonce dans le sol à quelques centimètres de profondeur et pond une cinquantaine d’œufs en moyenne.
Ces œufs sont blancs et de petite taille.
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- Développement larvaire :
Les œufs éclosent quelques semaines plus tard, donnant naissance à des larves appelées « vers blancs ».
Ces larves se nourrissent de racines, ce qui peut causer des dégâts importants aux plantes, notamment dans les jardins et les cultures.
Le développement larvaire dure plusieurs années (généralement 3 ans pour le hanneton commun). Pendant cette période, les larves muent à plusieurs reprises et augmentent considérablement de taille. Un point clé à retenir est que chaque automne, les larves s’enfoncent plus profondément dans le sol pour passer l’hiver. Cette migration leur permet de trouver des zones moins froides, de survivre aux conditions hivernales et de reprendre leur croissance au printemps suivant.
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- Nymphose :
Au dernier stade larvaire, la larve se transforme en nymphe. Cette phase de transformation se déroule dans une loge souterraine.
La nymphe ressemble à un adulte en miniature, mais avec des caractères larvaires encore visibles.
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- Émergence de l’adulte :
Après quelques semaines à l’état de nymphe, l’adulte émerge de la surface du sol.
L’adulte vit quelques semaines, le temps de se reproduire.
Quelques points intéressants à noter :
Cycle de vie variable : La durée exacte du cycle de vie du hanneton peut varier en fonction des espèces et des conditions environnementales.
L’impact sur les cultures du potager et les cultures de champs des larves de hanneton se nourrissant de racines de légumes, de céréales, etc. est important. De plus, les adultes peuvent défolier les arbres.
Attention ! ne pas confondre les larves voraces du hanneton et les larves utiles de la cétoine dorée !
La confusion entre la larve du hanneton et celle de la cétoine dorée est très fréquente. Ces deux larves, toutes deux blanches et charnues, peuvent facilement être prises l’une pour l’autre. Pourtant, elles jouent des rôles très différents dans le jardin et méritent d’être distinguées.
Pourquoi cette confusion ?
Apparence similaire : Les deux larves sont de couleur blanche, ont une forme en C et se trouvent souvent dans le sol ou le compost.
Taille comparable : Elles peuvent atteindre des tailles similaires, ce qui renforce la confusion.
Alors comment les différencier ?
Bien qu’elles se ressemblent, il existe quelques caractéristiques qui permettent de distinguer les deux larves :
- La tête : La larve de cétoine dorée a une tête plus petite et plus arrondie, tandis que celle du hanneton a une tête plus grosse et plus pointue.
- Les pattes : Les pattes de la cétoine dorée sont plus courtes et plus discrètes, alors que celles du hanneton sont plus longues et plus visibles.
- L’habitat : La larve de cétoine dorée se trouve généralement dans le compost ou dans le bois mort, où elle se nourrit de matière organique en décomposition. La larve de hanneton, quant à elle, préfère les racines des plantes et peut causer des dégâts importants dans les jardins.
Pourquoi est-il important de les différencier ?
Rôle écologique : La cétoine dorée joue un rôle essentiel dans la décomposition de la matière organique et contribue à l’enrichissement du sol. Il est donc important de la préserver.
Dégâts au jardin : La larve de hanneton, en se nourrissant des racines des plantes, peut causer des dégâts considérables dans les jardins et les potagers.
En résumé
Il est donc crucial de savoir différencier ces deux larves pour prendre les bonnes décisions au jardin. Si vous trouvez une larve blanche dans votre compost, il y a de fortes chances qu’il s’agisse d’une cétoine dorée, qu’il faut alors préserver. En revanche, si vous la trouvez dans votre potager et qu’elle s’attaque aux racines de vos plantes, il s’agit probablement d’une larve de hanneton, qu’il faudra éliminer.
En permaculture et au potager bio, la lutte contre les hannetons privilégie les méthodes naturelles :
Voici quelques-unes des principales techniques de prévention et de lutte respectueuses de l’environnement :
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- Méthodes de prévention :
Rotation des cultures : En alternant les cultures chaque année, on perturbe le cycle de vie des hannetons et réduit ainsi leur population.
Association de plantes : Certaines plantes, comme la moutarde, le radis noir ou le chrysanthème, peuvent repousser les hannetons.
Favoriser la biodiversité : un jardin riche en biodiversité abrite naturellement des prédateurs des hannetons comme les oiseaux, les hérissons, les taupes et certains insectes.
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- Méthodes de lutte :
Ramassage manuel : Les adultes et les larves peuvent être ramassés à la main, surtout après un binage.
Pièges à phéromones : Ces pièges attirent les mâles et permettent de réduire la population.
Nématodes entomopathogènes : Ces petits vers microscopiques infectent et tuent les larves de hannetons. Ils sont particulièrement efficaces dans un sol humide.
Prédateurs naturels : En favorisant la présence d’oiseaux, de hérissons et d’autres prédateurs naturels, on réduit naturellement la population de hannetons.
Traitements biologiques à base de champignons : Certains champignons peuvent infecter les larves de hannetons.
Les poules des alliées sures :
Le travail de la terre permet d’exposer les larves à la surface du sol, les rendant plus vulnérables aux prédateurs et aux conditions climatiques.
En permaculture : l’utilisation des poules contre les hannetons.
Une méthode de lutte naturelle très efficace. Lâcher les poules dans le potager à l’automne, mais bien avant que les larves s’enfoncent dans le sol, une fois les récoltes terminées et après un travail du sol. C’est une excellente pratique pour plusieurs raisons :
Prédation des larves : Les poules adorent gratter la terre et dévorent avec appétit les larves de hannetons qu’elles trouvent. Cela contribue à réduire considérablement la population de ces ravageurs pour la saison suivante.
Aération du sol : En grattant le sol, les poules l’aèrent et le mélangent, ce qui favorise la croissance des plantes et améliore sa structure.
Enrichissement du sol : Les déjections de poules sont un excellent engrais naturel, riche en matière organique et en éléments nutritifs.
Quelques précautions à prendre :
Attention : Il est préférable de lâcher les poules après les récoltes, lorsque les plantes sont fanées ou arrachées, mais surtout quand les températures sont encore douces la nuit.