Avec le dérèglement climatique, il faut craindre les gelées printanières blanches ou noires qui peuvent réduire à néant, presque instantanément, les espoirs que l’on mettait jusque-là dans la future récolte.

Il y a quelques décennies, des phénomènes phénologiques guidaient agriculteurs, éleveurs et jardiniers dans leurs travaux. Ces phénomènes réguliers étaient plus ou moins fiables, mais restaient une bonne boussole pour orienter et planifier les travaux.
Il faut reconnaitre que ces manifestations naturelles ne le sont plus. En effet en 2023, la dernière semaine de janvier voit s’installer une ambiance printanière avec des températures au-dessus de 20 °C, aucune gelée nocturne et des températures dignes d’une mi-mai !

Gelées blanches et gelées noires, quelles différences ?

Le gel radiatif : le soir dès que le soleil perd de sa vigueur, le sol perd la chaleur qu’il a emmagasinée dans la journée par l’émission de rayonnement thermique et cela tout au cours de la nuit.
Si le ciel est nuageux, une partie du rayonnement est captée et retourne vers le sol. Le risque de gelée est moindre.
Si le ciel est clair, l’interception des rayonnements par les nuages est impossible et la perte de chaleur est plus grande. Au début du printemps, il y a un grand risque de gelée.

Un autre intervenant, le vent ; sans vent les gelées font plus facilement leur apparition. Le vent s’il est actif brasse les couches d’air et diminue le risque de gelée.
Les gelées peuvent survenir de deux façons différentes :
1° l’arrivée brusque d’une masse d’air froid entrainant un refroidissement général de l’atmosphère : ce sont alors des gelées à glace ou gelées noires. Brutales, elles sont difficiles à combattre.
2° Au debut du printemps quand la nuit est claire et l’atmosphère calme, le rayonnement intense du sol refroidit les couches d’air inférieures. Lorsque la teneur en vapeur d’eau est forte, la gelée est blanche. La température augmente alors au fur et à mesure que l’on s’élève au-dessus du sol.

Pourquoi faut-il craindre ces deux formes de gelées ?

C’est de la fin mars à la mi-mai, parfois même un peu plus tard, que se place l’époque critique. Époque des premiers semis au potager. Pour les cultures fruitières au verger, la période qui s’étend entre la floraison et la formation des fruits est particulièrement critique .
Dans nos régions, de fortes gelées de printemps sont en effet possibles jusqu’au 15 mai.
Au cours de celle-ci, en effet, les organes floraux de la plante évoluent, tandis que leur sensibilité au froid augmente de façon progressive.
Prenons l’exemple du pommier :
Le bouton floral du pommier peut supporter près de – 4 °C, tandis que la fleur ouverte ne supporte guère plus que – 2 °C et que le jeune fruit vert gèle si la température descend au-dessous de – 1°, 5C. Bien sûr ces chiffres dépendent des variétés cultivées et avec l’état hygrométrique de l’atmosphère.
D’autres sont encore plus sensibles :
Cerisier : les bougeons débourrés gèlent à une température de -3 °C.
L’abricotier : ses bourgeons au début du débourrement ne supportent pas une température de -4 ° C, les fleurs elles sont détruites à -2 °C.
La vigne : au début du débourrement les premiers dommages apparaissent dès – 2 °C. Les bourgeons débourrés, les jeunes feuilles et les jeunes rameaux meurent à des températures de 0 à – 0,5 °C.

Moyens de défense : Il est possible de protéger les cultures des gelées :

Ciel clair sans vent au cours de la nuit au début du printemps, c’est généralement la campagne enveloppée d’une gelée blanche le matin.

  1. En atténuant le rayonnement nocturne :On peut atténuer le rayonnement en plaçant, au-dessus des arbres fruitiers ou des cultures à garantir, un voile d’hivernage. Cela s’adresse surtout aux petits jardins.Une méthode utilisée dans les vignes, c’est faire bruler des bottes de paille humide qui génère un écran de fumée en remplacement d’une couverture nuageuse.

    Comme le gel se développe dans les parties basses, en brassant l’air avec des outils de type éolienne on fait redescendre l’air chaud. Bien sûr ce n’est pas à la portée des amateurs que nous sommes.

  2. En réchauffant l’air au voisinage des plantes à protéger.Il consiste à répartir, dans la culture à protéger, des réchauds alimentés à l’aide de combustibles. Pour l’amateur qui à un petit verger lors de faibles gelées, quelques simples braséros fait de vieux bidons suffisent.On protège aussi les châssis par des « réchauds ». Pour les jardiniers, faire un réchaud, c’est mettre autour du coffre d’un châssis une ceinture de fumier bien tassé, large de 40 à 50 centimètres et de la hauteur des coffres. Il empêche le froid de pénétrer sous le châssis par les côtés. Comme pour une couche chaude, le fumier en se décomposant dégage de la chaleur.
  3. Des façons culturales appropriées :Exemple la mise en forme d’ados ou côtièresDans les régions habituées à ces phénomènes de gel. Soyez patient ne semez pas trop tôt.

    Choisir des variétés adapté. Pour les arbres fruitiers les conduire plutot en forne de plein vent (tige) plutot qu’une conduite en cordon ou palmette.

    Pas de paillage des culture au debut du printemps. Il empèche de sol de se réchauffer pendant le jour et de restituer une partie de cette chaleur la nuit.

    L’arrosage par brumisation des cultures. Trop difficile à mettre en oeuvre par l’amateur.

    Pulvérisation de préparation biodynamique 507 – inflorescences de valériane – à tester.

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