Pour mettre en pratique les différentes méthodes de semis au potager, en permaculture quelques règles sont à observer pour la réussite de la levée des graines.

Les règles et usages pour la réussite des semis en permaculture :

Pour réussir vos semis de vos légumes, plantes fourragères, et fleurs au potager en permaculture, voici quelques principes clés :

Tout d’abord, indispensable pour semer, connaître le sol de son potager et comprendre l’interaction entre les Plantes :

  • En observant votre sol, sa texture, sa richesse (plantes indicatrices), son pH, vous pourrez choisir les espèces à semer, car chaque plante a des préférences.
  • Pratiquez la rotation des cultures, car ressemer une plante après la culture d’une plante qui a épuisé la terre donnera de maigres récoltes. De plus si le légume cultivé était de la même que celui que vous allez semer des risques de maladies sont à craindre.
  • Dans un potager en culture, associez la plante que vous allez semer avec une plante déjà en place de bonne compagnie. En effet, certaines associations de plantes sont favorables et d’autres au contraire sont négatives. Une « plante compagne » optimisera sa croissance après la levée des graines et la protégera de certains parasites par son effet répulsif ou en attirant les auxiliaires.

Ensuite, semez au bon moment !

  • Chaque plante potagère, fourragère à une période en fonction de ses besoins en lumière et en température (ambiante ou du sol) où la réussite du semis sera optimale.
  • Pour optimiser la levée des graines en utilisant le calendrier lunaire, semez en lune montante en choisissant la période zodiacale favorable (feuille, racine, fleur, fruit).

Maintenant, sans brutalité le sol ou lit de semence est préparé :

  • En permaculture, on évite de labourer, retourner la terre profondément pour préserver l’équilibre biologique du sol (la vie microbienne, chimique, enzyme, etc.) qui facilitera la levée des graines et l’enracinement des plantules. Par conséquent, utilisez : une grelinette ou une fourche bêche pour aérer le sol sans le retourner.
  • Profitez de cette opération pour intégrer du compost mûr avec modération.
  • Finalement, à l’aide d’un croc, d’un râteau, affinez la terre à l’emplacement du semis.

Plusieurs méthodes de semis sont possibles :

Les méthodes de semis sont variées et le choix de l’une ou de l’autre dépendra de plusieurs facteurs comme la taille des graines, le type de plante, sa destination (culture en pépinière ou en place), la saison, l’espace disponible, les usages régionaux.
Voici les principales méthodes de semis que vous pourrez mettre en œuvre :

Semis à la volée :

c’est tout simplement prendre dans la main une poignée de graines et les disperser sur la terre de manière qu’elles s’y trouvent répandues aussi régulièrement que possible. C’est le geste auguste du semeur(se) que l’on retrouvait sur les anciens timbres ou pièce de monnaie. On enterre ensuite la graine avec le croc ou le râteau. Pour faire adhérer parfaitement les graines à la terre, on passe un rouleau. Les graines doivent être plus ou moins enterrées selon la grosseur, la qualité de la terre ou le climat. Par exemple : Sous un climat humide et dans une terre lourde et argileuse, les graines sont moins enterrées que dans une terre légère.
Avantages : rapide et simple, idéal pour les petites graines comme celles du gazon, d’une prairie, de la mâche, épinards, etc.
Inconvénients : Densité irrégulière du semis (demande de l’expérience pour avoir le bon geste), nécessitant souvent un éclaircissage.

semis en ligne :

Une planche étant préparée pour recevoir le semis, à la serfouette après avoir tendu un cordeau on ouvre en suivant celui-ci un plus ou moins grand sillon. Les sillons sont superficiels si la graine est fine, et sont d’autant plus profonds qu’elle est grosse. Après avoir mis la graine en place, on la couvre en ramenant la terre des bords du sillon sur les graines. Ensuite la terre est légèrement tassée avec le dos d’un râteau.
Avantages : Facilite la levée. En effet, il est possible de disperser dans le fond du sillon un bon terreau qui permettra une germination plus rapide. Permets un meilleur contrôle de la densité. Enfin, cette méthode permet comme la suivante une meilleure gestion de l’espace.
Inconvénients : Nécessite un peu plus de temps et de précision que le semis à la volée.

Semis en poquet :

Pour pratiquer ce mode de semis, on creuse de petites cuvettes dans la terre avec une binette en suivant un cordeau. S’il y a plusieurs lignes, les poquets sont en quinconce. La profondeur des petites cuvettes dépend de la grosseur de graines. Cette méthode est employée par exemple pour le semis des haricots, des petits pois ,des fèves, etc.
Avantages : Idéal pour les grosses graines. On peut rajouter en fond de la cuvette du terreau ce qui favorise une bonne germination.
Inconvénients : Une fois levés, les plants se tiennent entre eux et résistent mieux à « la verse » (haricots, petits pois).

Semis en terrine sous abri :

Pour avancer la culture de certains légumes, on les sème sous abri dans des terrines (bacs peut profond). Les graines sont souvent dispersées à la volée sur le terreau et finalement recouvertes d’une mince couche de terreau tamisé.
Avantages : Permet de semer précocement de nombreux légumes ou fleurs. Le semis est à l’abri des limaces et escargots. Cette pratique peut être réalisée à l’intérieur de la maison près d’une fenêtre par exemple.
Inconvénients : Le prélèvement des jeunes plants en vue d’un indispensable repiquage en godet est délicat.

Semis en « minimottes », en plaque de culture, en godets :

Chaque graine est placée dans une alvéole individuelle d’une plaque de culture ou de minimotte préformée avec un presse-motte. On peut aussi semer en petit godet pour les cucurbitacées. On dispose trois graines par godets. Après la levée des graines, on ne conservera que le plus beau plant.
Avantages : Facilite le repiquage sans abîmer les racines. Évite les longues et fastidieuses opérations d’éclaircissage. Permet le semis sous abri hors sol de plantes qui supportent mal le repiquage.
Inconvénients : Plus coûteux en matériel : plaque de culture, presse-motte, godets. (Ces matériels peuvent servir de nombreuses années, les godets peuvent être des contenants de récupération.)

Parasites et maladies cryptogamiques des semis :

Après la levée des graines, les jeunes et fragiles plantules sont particulièrement vulnérables aux attaques de parasites et aux maladies cryptogamiques (causées par des champignons). Ces agressions peuvent entraîner des pertes importantes si une bonne prévention n’a pas été effectuée ou si elles ne sont pas prises en charge dès les premiers symptômes. La lutte biologique et la permaculture offrent des solutions respectueuses de l’environnement pour protéger les semis des attaques de parasites et de maladies.

Parasites courants des semis

  • Les insectes comme les Pucerons, mouches sciarides (larves), altises, thrips. Ils se nourrissent de la sève des jeunes plants ou des racines, les affaiblissent et peuvent transmettre des maladies virales. Les parasites ne seront pas les mêmes si le semis est fait sous abri dans des contenants ou directement en pleine terre.
  • La mouche des semis ou la « Delia platura » dont les larves s’attaquent aux jeunes plants après la levée des graines.
  • Les nématodes, Ces petits vers microscopiques attaquent les racines, provoquant des retards de croissance et des jaunissements.

Maladies cryptogamiques fréquentes

  • Pythium : Pourrit les racines et le collet des jeunes plants. (voir la fonte des semis)
  • Fusarium : Attaque les racines et le système vasculaire, entraînant le flétrissement des plants.
  • Botrytis : Cause des moisissures grises sur les parties aériennes des plantes.

Protéger ses semis avec la prévention en permaculture et grâce à la lutte biologique :

L’objectif principal est de prévenir les attaques en créant un environnement défavorable aux pathogènes et en renforçant la résistance des plantes.

Observation et prévention en permaculture :

En pratiquant la rotation des cultures potagères, vous éviterez l’accumulation de pathogénies dans le sol qui pourraient infecter les semis de pleine terre.
Privilégier des variétés résistantes : les variétés anciennes (pas toutes !) ou adaptées aux conditions locales.
Pour les semis en serre, sous châssis ou à la maison, désinfectez le matériel (terrine, plaque de culture, godet, etc. avant et après chaque utilisation, pour éviter la propagation des maladies.
Utilisez des semences saines. Si vous récoltez vous-même vos graines, attention au choix du porte-graine ! Il doit être sain et exempt de toute trace de maladies. En effet, les graines peuvent transmettre des maladies (exemple : les graines de haricot peuvent transmettre l’anthracnose.
Attention aux arrosages trop copieux. Un sol trop humide favorise le développement des champignons.

Lutte biologique :

Insectes auxiliaires pour les semis en place au potager : Utiliser des prédateurs naturels comme les coccinelles, les syrphes ou les punaises prédatrices pour lutter contre les pucerons et autres indésirables.
Extraits végétaux : La décoction d’ail est très utile contre la fonte des semis.

 

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