Le pou rouge (Dermanyssus gallinae) est une véritable calamité dans les poulaillers amateurs. Prévention et traitement bio vous aideront à débarrasser vos poules de cet acarien.
Pour l’éleveur amateur de poules soucieux du « bien-être animal », la lutte contre le pou rouge est indispensable.
Le pou rouge, un acarien : un véritable petit vampire pour les poules !
Il s’agit d’un minuscule acarien le Dermanyssus gallinae qu’il est bien difficile de repérer quand au début de l’infestation, ils sont peu nombreux.
Ils sont d’autant plus difficiles à observer qu’ils se réfugient le jour par exemple entre des planches disjointes, des fissures dans les murs, dans les fientes, etc.
Ils apprécient une chaleur modérée (leur maximum d’activité se situe entre 20 et 30 °C) et la pénombre, voire l’obscurité. les températures hivernales ne les détruisent pas, mais ils ne supportent pas une température supérieure à 45 °C
Le cycle complet d’œuf à œuf est de 7 à deux semaines selon la température ambiante. Sachant qu’une femelle peut pondre jusqu’à 300 œufs par semaine et que les jeunes poux sont aptes à se reproduire au bout de huit on se rend compte que l’infestation peut vite devenir incontrôlable !
Contrairement à d’autres parasites, le pou rouge ne vit pas en permanence sur la poule, mais la rejoint uniquement pour se nourrir.
Symptômes d’une infestation des poules par le pou rouge :
- Les poules sont stressées, moins vives.
- La poule normalement se repose la nuit, mais la fréquence des piqûres du pou Dermanyssus gallinae l’en empêche, car elle s’active à se débarrasser de ce harceleur nocturne.
- L’infestation à un impact sur la ponte : la poule refuse de pondre dans les nichoirs, la ponte devient irrégulière pour finalement parfois s’arrêter.
- Comme pour les nichoirs, les poules comprennent que le risque est à l’intérieur, elles refusent d’entrer dans le poulailler.
- La crête se décolore.
- La poule se gratte nerveusement.
- La poule anémiée s’affaiblit, reste prostrée.
- Après l’observation d’un ou deux de ces symptômes, en manipulant la poule, vous pourrez constater de nombreuses traces de piqûres sur la peau.
Prévenir l’infestation du poulailler par les poux rouges :
Maintenir des locaux propres. Paille renouvelée s’il y en a dans les nichoirs. Les fientes sont régulièrement enlevées (portez un masque) sous le perchoir. Le perchoir est régulièrement gratté et passé au chalumeau.
Remplacez la paille des nichoirs par des fougères sèches.
Éviter les constructions en bois bricolées avec des planches disjointes (mastiquez les fentes). Colmatez tout ce qui pourrait servir de refuge aux poux rouges.
Remplacez régulièrement le contenu du bac à poussière. Utilisez de la cendre de bois.
Pose de pièges pour les poux rouges :
Comme on le fait au jardin bio avec les pièges chromatiques englués pour attester une attaque de mouches ou de papillons parasites, posez des pièges à l’intérieur du poulailler pour contrôler le début d’une infestation par le pou rouge.
Fabrication des pièges :
Faites des petits tronçons de tube en PVC.
Percez deux petits trous pour y glisser un petit fil de fer qui servira à fixer le piège.
Découpez une bande de carton ondulé de la largeur du tronçon de tube.
Roulez cette bande de carton, introduisez-la dans le tube.
Mise en place :
Les poux rouges s’établissent dans un endroit du poulailler où ils sont sûrs de trouver un refuge préférablement au plus près de l’endroit où les poules passent la nuit, le perchoir.
Des pièges sont installés au perchoir, mais aussi dans les endroits ou des poux pourraient se dissimuler.
Ces pièges sont régulièrement relevés pour contrôler une possible infestation.
Traitements biologiques du pou rouge :
La lutte biologique contre les poux rouges demande à l’éleveur méthode et ténacité, car ces acariens sont très résistants et se multiplient de manière exponentielle.
La prévention, comme le nettoyage en cas de forte infestation n’est pas suffisant. La lutte biologique par l’application de poudres, de décoctions ou le « bio contrôle » devient alors indispensable. Avant tout traitement, videz le poulailler en mettant les poules à l’extérieur, les perchoirs, mangeoires et abreuvoirs.
Pour accentuer l’efficacité du déparasitage de vos poules, appliquez vos traitements contre le pou rouge 2-3 jours avant la pleine lune ou 2-3 jours avant la nouvelle lune. Voyez le calendrier lunaire pour les dates favorables.
- Nettoyez à sec en le débarrassant de la litière, de la paille dans les nichoirs, balayez et passez l’aspirateur si c’est un petit poulailler.
- Lavez avec un nettoyeur haute-pression.
- Les poux rouges ne survivant pas à une température de plus de 45 °C, passez les parois, le perchoir, les nichoirs et le sol du poulailler à la flamme d’un chalumeau ou d’un desherbeur thermique.
- Pulvérisez une décoction ou un purin de pyrèthre pur en faisant bien ruisseler sur les fentes des bois, les fissures de mur, etc. Cela n’aura aucun impact sur les œufs. L’éleveur doit donc répéter le traitement après une semaine pour éliminer les acariens nouvellement éclos.
- La terre de diatomée est à saupoudrer généreusement à chaque changement de litière. En agissant comme un abrasif, elle provoque des blessures provoquant leur mort.
- Des huiles essentielles peuvent avoir un effet répulsif.
- Les huiles pulvérisées régulièrement à quelques jours d’intervalle sur les acariens et leurs caches colmatent les orifices respiratoires des poux rouges.
- Le bio-contrôle : L’Androlaelaps casalis est un acarien prédateur d’autres acariens comme les poux rouges. L’avantage des produits commercialisés c’est qu’ils agissent avec efficacité sur le pou rouge adulte, sa forme larvaire et les œufs.
En permaculture, vous utilisez la tanaisie en infusion au jardin comme insectifuge contre les pucerons par exemple. Lors de la récolte, gardez quelques feuilles que vous disposez fraîches dans le nichoir. Même si ce n’est pas un remède miracle contre le pou rouge, elle entrera avec efficacité dans des actions combinées, prévention et traitement de choc.