Vous l’avez sûrement remarqué : quand une poule sent que « le moment est venu », elle ne s’installe pas au milieu de la cour en plein soleil à la vue de tous les habitants de la basse-cour. Elle commence une petite danse, elle cherche, elle furète dans les coins sombres. Pour la poule, l’acte de pondre n’est pas un spectacle public. C’est un moment intime qui nécessite des conditions bien particulières, et l’obscurité en est une composante essentielle. Ce n’est pas un caprice, c’est un besoin fondamental.

Peut-être encore un instinct sauvage de leurs ancêtres

C’est la raison la plus profonde. Nos poules domestiques descendent des coqs dorés sauvages (le Gallus gallus de la jungle asiatique).
Dans la nature, un œuf est une friandise très convoitée par les serpents, les singes ou les rapaces. Une poule qui couve est aussi une proie facile, immobile au sol.
L’obscurité comme camouflage : Pour l’ancêtre sauvage, la seule chance de survie pour sa descendance était de rendre le nid invisible. Elle choisissait donc les sous-bois les plus denses, les creux d’arbres sombres, ou l’ombre épaisse des buissons.
Ce réflexe est resté gravé dans leur ADN : l’obscurité, plutôt la pénombre est synonyme de sécurité et d’invisibilité face aux prédateurs potentiels.

La basse-cour un sacré tumulte, rechercher la tranquillité !

Au-delà de l’instinct de survie ancestral, il y a un besoin immédiat lié à la vie en communauté dans le poulailler.
Un moment de vulnérabilité : L’acte de pondre demande du temps (parfois une heure ou deux avant l’expulsion) et une grande concentration. Pendant ce temps, la poule est immobile et vulnérable.
Le poulailler peut être un lieu bruyant et agité. La pénombre agit comme une barrière psychologique. En se mettant dans l’obscurité du pondoir, la poule s’isole visuellement du reste du groupe. Elle signale : « Ne pas déranger ». Cela lui permet d’échapper aux querelles de hiérarchie et d’être sûre qu’une autre poule ne viendra pas la picorer ou essayer de prendre sa place au moment crucial d’où la nécessité de plusieurs pondoirs (cases).

Ces données doivent être prises en compte pour construire ou installer des pondoirs

Si l’on veut que les poules pondent dans les pondoirs et pas cachées sous une haie au fond du jardin, il faut respecter ce besoin.
– L’emplacement : N’installez jamais des pondoirs face à une fenêtre en plein soleil ou sous une lumière artificielle directe. Choisissez le coin le plus sombre et le plus calme du poulailler.
– La conception « boîte » : Le pondoir doit être une « grotte ». Il doit avoir un toit, des côtés opaques et un fond.
– L’astuce du rideau : C’est très efficace ! Fixer lamelles de toile plastifiée (pour un entretien facile) devant l’entrée du pondoir,  renforce considérablement ce sentiment d’intimité et de pénombre. Elles adorent se glisser derrière.

Conclusion

La préférence des poules pour la pénombre au moment de la ponte n’est pas anodine. C’est un héritage direct de leur vie sauvage où « vivre caché » signifiait survivre, doublé d’un besoin moderne de tranquillité au sein du groupe. Offrir un nid sombre et douillet à une poule, c’est tout simplement respecter sa nature profonde et lui assurer la sérénité nécessaire pour faire son œuf quotidien.

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