Aujourd’hui, le chou-navet ou rutabaga de culture bio assez facile connaît un regain d’intérêt, notamment auprès des amateurs de cuisine locale et de produits de saison. Ses qualités nutritionnelles et sa saveur particulière en font un légume à redécouvrir.
Histoire et description :
Le chou-navet et le rutabaga sont souvent confondus, et pour cause : ils sont très proches, voire considérés comme synonymes par certains.
Chou-navet et rutabaga : une même famille les Brassicacées.
Description :
Le feuillage présente des feuilles lisses, vertes et pruineuses. Elles peuvent être parfois teintées de rouge.
Ils présentent une forme similaire, avec une racine charnue et ronde, allongée et conique pour le chou-navet a chair blanche ou sphérique à chair jaune pour le chou rutabaga souvent de couleur jaune ou blanche, surmontée d’un collet vert.
À partir de la 2e année d’avril jusqu’au mois de juillet les fleurs hermaphrodites, jaunes apparaissent.
Un peu d’histoire : le rutabaga, jusqu’à l’écœurement pour les Français dans les années 1940 :
les soldats allemands qui, ayant été suralimentés en rutabaga pendant la Première Guerre mondiale, en avaient développé une aversion profonde. Cette expérience amère les a incités à laisser ce légume tranquille lors de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’ils réquisitionnaient d’autres denrées alimentaires plus appréciées. Ce légume devient alors une ressource importante pour les populations civiles, notamment en France.
Différentes variétés de chou-navet ou de rutabaga :
Chou rutabaga « Géant de Vendée » : grosses racines à chair blanche.
Chou rutabaga « Wilhemsburger » : Racines à collet vert arrondi à chair jaune.
Chou rutabaga « champion à collet rouge » : variété très rustique a chair jaune.
Chou Rutabaga « Laurentian » : Une très ancienne variété qui présente une grosse racine à chair jaune tendre.
Chou Rutabaga « Marian » : encore une ancienne variété, rustique à grosses racines rondes à chair couleur jaune.
Les indispensables pour la culture du chou navet ou rutabaga en permaculture :
- Les bons compagnonnages : Voir les autres choux.
- Particularité : Bien que rustique, il ne supporte pas une sécheresse prolongée. Les racines filandreuses seraient alors inconsommables.
- Cycles lunaires : pratiquez les semis du chou rutabaga en lune montante et son repiquage en lune descendante, dans les deux cas : un jour racine.
- Rotation des cultures : comme la plupart des choux, c’est un légume exigeant qui demandera au minimum une rotation triennale.
- Phénologie : Au débourrement général des arbres et arbustes, les semis peuvent commencer.
Les meilleures conditions pour la culture du chou navet ou rutabaga :
Sol : ils développeront de belles racines dans un Sol humifère, frais et argileux.
Climat : Un Climat océanique tempéré et humide lui convient parfaitement même s’il supporte le froid.
Exposition : Il profitera d’une bonne exposition ensoleillée.
Semis et Culture biologique en Permaculture :
Le rutabaga est un légume rustique qui demande peu d’entretien, mais ces quelques conseils vous permettront d’obtenir une belle récolte pour la cuisine ou pour vos petits élevages.
Les semis :
- semis précoce : Les graines se sèment « clair », en avril en pépinière bien exposée sur une côtière ou sous un châssis froid. Recouvrir peu les graines avec du terreau, tassez (plombez) avec le dos du râteau et maintenez le sol frais. La levée des graines intervient au bout de deux semaines.
L’éclaircissage des plants a quelques centimètres s’ils sont trop serrés, peut se faire dès les premières deux vraies feuilles. Au stade de 4 ou 5 feuilles avec un haut de racine bien formée, les plants de chou rutabaga sont plantés en les espaçant de 35 à 40 cm en tous sens. - Semis en place : Dès le 15 mai, disposez en poquet 4 ou 5 graines, tous les 35 à 40 cm. Par la suite, après la levée qui intervient au bout de 8 à 10 jours, ne conserver qu’un seul plant, le plus beau, en respectant les mêmes distances.
La culture et son entretien :
À la préparation du terrain avant la plantation, apportez généreusement du compost. Apportez par arrosage en cour de culture un engrais riche en potasse.
Les binages et les sarclages réguliers sont indispensables. Arrosez, particulièrement lors d’une période de sécheresse pour que les racines restent tendres et goûteuses. Il est possible de pailler la culture.
si un sol pauvre convient à la culture du rutabaga, un sol richement amendé permettra a la plante de fournir de belles racines.
Maladies et parasites :
Une bonne prévention et de bonnes pratiques culturales limiteront les infections et les infestations. Mais malgré cela, le rutabaga peut être affecté par plusieurs maladies, principalement d’origine fongique ou bactérienne.
Maladies courantes du chou rutabaga :
La hernie des crucifères : Cette maladie, causée par une bactérie, provoque des galles sur les racines, ce qui peut entraver la croissance du plant et le rendre plus vulnérable aux autres maladies.
Le mildiou : Comme vous l’avez mentionné, le mildiou est une maladie cryptogamique qui se manifeste par des taches jaunes sur les feuilles, qui brunissent rapidement. Il est favorisé par les conditions humides et fraîches.
La sclérotiniose : Cette maladie, causée par un champignon, provoque le pourrissement des racines et du collet. Les tissus atteints sont recouverts d’un mycélium blanc cotonneux.
La fusariose : Cette maladie, également causée par un champignon, provoque le jaunissement et le flétrissement des feuilles, ainsi que le pourrissement des racines.
Pour prévenir ces maladies, il est important de : choisir des variétés résistantes. Assurer une bonne rotation des cultures. Éviter les excès d’humidité au niveau du sol. Enlever et détruire les plantes malades.
Si en règle générale une rotation triennale est suffisante en cas d’un important développement de la hernie du chou, il faudra alors adopter une rotation de 5 à 6 ans.
Parasites du chou rutabaga :
La mouche du chou : Les larves infestent le collet et la racine.
L’altise : les dégâts se font surtout sur les jeunes plants.
Les escargots et les limaces : eux aussi font des dégâts principalement sur les semis et les jeunes plantations. Pose de pièges.
Pulvérisation d’insectifuges et insecticides à base d’extraits végétaux (purin ou décoctions).
Récolte et conservation. Deux méthodes :
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- Récolter au fur et à mesure des besoins en laissant la culture sur place : cette méthode s’applique au climat océanique à hiver doux (certaines variétés sont plus résistantes au froid). Ils sont donc conservés en place au potager pendant l’hiver. Par contre lorsque de très fortes gelées sont annoncées, protégez-les avec des feuilles mortes ou de la paille. Mais dès que le temps se radoucit, écartez cette protection pour éviter tout risque de pourriture surtout si le temps est humide.
- En silo, dans une cave (sous-sol) pour les régions à hivers froids : Par une belle journée ensoleillée de milieu d’automne (mi-novembre), arracher les choux-navets ou rutabagas et laissez-les ressuyer au sol un ou deux jours selon la météo. Les racines se conservent simplement en tas ou en caisses remplies de sable sec.
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Pour longue conservation sans risque pourriture, saupoudrez de la cendre de bois sur les coupes après la récolte avant l’entreposage. Cela facilite la cicatrisation.
Faire ses graines (semence) de rutabaga :
Les racines peuvent rester en place en les protégeant des fortes gelées hivernales. Au printemps, placez un tuteur pour attacher la hampe florale au fur et à mesure de sa croissance. Au cœur de l’été, coupez ces hampes quand les siliques sont presque à maturité. Les faire sécher à l’ombre dans un endroit parfaitement ventilé sur un linge. Quand les siliques (petites gousses) sont sèches, les battre et ensacher les graines. Vous pourrez ainsi les conserver 5 ans.
Chou-navet et rutabaga en cuisine :
Les deux légumes se cuisinent de la même manière : ils peuvent être bouillis, rôtis, ajoutés aux soupes, aux potages ou aux plats mijotés.
Le chou-navet et le rutabaga sont des légumes très intéressants sur le plan nutritionnel :
Leur saveur douce et sucrée les rend appréciables par les petits comme par les grands.
Les bienfaits :
Riches en vitamines et minéraux : Ils sont une bonne source de vitamine C, de vitamine K, de potassium et de fibres.
Faible apport calorique : Ils sont peu caloriques, ce qui en fait des alliés minceur.
Utilité du rutabaga pour vos petits élevages :
Le rutabaga, une bonne et riche ressource pour vos animaux en hiver !
En effet, cette racine charnue et sucrée présente de nombreux avantages pour nourrir vos animaux comme les chèvres, moutons, et autres animaux de la bassecour notamment en tant que fourrage.
Chou rutabaga « Géant de Vendée » est alors très intéressant à cultiver.
Le rutabaga est une excellente source de glucides, de vitamines (notamment la vitamine C) et de minéraux (calcium, potassium). Ces nutriments sont essentiels pour maintenir une bonne santé et une croissance optimale chez les animaux.
Il constitue ainsi une source de nourriture disponible en hiver, lorsque les autres pâturages ou les parcours sont moins productifs.
Le rutabaga peut être distribué aux animaux en complément d’autres aliments, comme le foin ou les céréales.