La rhubarbe est une plante robuste, facilement reconnaissable par ses grandes feuilles et ses pétioles charnus. Bien que certaines parties de la plante soient toxiques, les pétioles sont couramment utilisés en cuisine pour leur saveur acidulée.

Description et histoire de la rhubarbe (Rheum) :

Histoire :
La rhubarbe, appartenant au genre Rheum, est originaire d’Asie centrale. Elle a été cultivée depuis des millénaires pour ses racines, utilisées en médecine traditionnelle pour leurs propriétés laxatives et toniques. Les pétioles (tiges) comestibles, quant à eux, ont été découverts et appréciés beaucoup plus tard, principalement en Europe.
Description :
La rhubarbe (genre Rheum) est une plante herbacée vivace appartenant à la famille des Polygonaceae, tout comme l’oseille ou le sarrasin. Elle se distingue par plusieurs caractéristiques botaniques :
Le rhizome : C’est la partie souterraine de la plante, charnue et de couleur brun foncé. Il sert de réserve nutritive et permet à la plante de se régénérer chaque année.
Les feuilles de rhubarbe sont très grandes, souvent lobées ou palmées, avec de fortes nervures. Elles sont portées par de longs pétioles charnus, qui sont la partie comestible de la plante. Il est important de noter que les feuilles de rhubarbe sont toxiques en raison de leur teneur en oxalates.
En fin de printemps (mai-juin), la rhubarbe produit de longues tiges florales portant de petites fleurs verdâtres ou rougeâtres, hermaphrodites, mais aussi des fleurs mâles ou femelles groupées en panicules.
Les fruits (graines) sont des akènes, de petites graines sèches, triangulaires et munies d’ailette à chaque angle.

Les différentes variétés de rhubarbe :

Il existe de nombreuses variétés de rhubarbe, sélectionnées pour différentes caractéristiques telles que la couleur des pétioles (vert, rouge, rose), la taille des plantes, la précocité de la récolte ou encore la résistance aux maladies. Parmi les plus connues, on retrouve la rhubarbe des jardins (Rheum × hybridum), un hybride très répandu.
Exemples de rhubarbes potagères :
« Rouge Monarque » pétiole rouge.
« Sutton’s Seedless ». Rouge, sa particularité c’est qu’elle ne produit donc pas de graines.
« Royal Albaret »
« Rouge hative »
Rhubarbe pour jardin d’ornement :
Les rhubarbes font toujours un bel effet en massif avec leur singulier feuillage.
« Rhubarbe palmatum » superbe feuillage et grandes inflorescences en en épis roses.

Les indispensables pour la culture des rhubarbes en permaculture :

  • Les bons compagnonnages : son grand développement impose de lui donner une place spécifique au potager.
  • Particularité : Les feuilles pourtant toxiques calment en frottant la peau douloureuse après des piqûres d’ortie.
  • Cycles lunaires : Semez de préférence lorsque la Lune est montante en « jour-feuilles ». Divisez les touffes en lune descendante.
  • Rotation des cultures : La rhubarbe restera presque une dizaine d’années à la même place avant d’être moins productive. Attendez autant d’années avant de la replanter au même endroit.
  • Phénologie : Quand au loin le coucou se fait entendre, vous pouvez la semer à l’abri au chaud. En automne, le retour du rouge gorge au jardin annonce que vous pouvez commencer la division de touffe.

Les meilleures conditions pour la culture de la rhubarbe :

  • Sol : Elle apprécie les sols riches, profonds, frais et bien drainés. Un apport de compost chaque année lui sera bénéfique.
  • Climat : La rhubarbe tolère un large éventail de climats, mais elle préfère les régions tempérées avec des hivers frais et des étés doux.
  • Exposition : Offrez-lui une exposition ensoleillée.

Culture bio en permaculture :

La rhubarbe est une plante vivace très rustique qui se prête bien à la culture biologique et en permaculture où elle pourra prendre place dans une lisière ensoleillée.

Semis :

Même si ce n’est pas la méthode de multiplication des rhubarbes la plus courante au jardin amateur, le semis est possible.

  • Le semis de printemps : Semez les graines sur un lit de semence enrichi de vieux terreau de couche. La levée souvent irrégulière intervient au bout de 8 à 10 jours. Éclaircissez le semis. Maintenez cette pépinière de jeune rhubarbe propre et maintenez la terre humide.
  • Semis d’automne : Semez des graines dans des godets remplis d’un bon terreau pour semis et placez les godets sous châssis froid. Ils y passeront l’hiver. Ne gardez qu’un plant par godet, le plus vigoureux.

Division de touffe :

  • Au printemps : La division de touffe se fait en séparant les rejets de la plante mère. Chaque éclat de touffe devra impérativement posséder un bourgeon proéminent et le morceau de rhizome avec quelques jeunes racines. Ces fragments de touffe sont aussitôt plantés après avoir saupoudré les blessures occasionnées par la division avec de la cendre tamisée pour faciliter leurs cicatrisations.
  • En automne : Le principe est le même, mais les éclats sont mis dans des petits pots et placés sous châssis froid. Ils seront installés à leur place définitive au printemps suivant.

Plantation des rhubarbes :

Que les plants soient issus de semis ou d’une division de touffe, elle intervient de préférence au début du printemps dès que la terre commence à se réchauffer.
Elle se fait dans une terre enrichie de fumier composté un an, car c’est une « plante gourmande ». Toutes les variétés de rhubarbe demandent un large espace. Un minimum d’un mètre entre chaque pied.

Entretien de la culture :

Après la plantation, surveillez les attaques des gastéropodes sur le jeune feuillage. Maintenez la terre humide, mais sans excès (risque de pourriture).
Maintenez l’environnement de la touffe propre par des binages et des sarclages.
Ne laissez pas les fleurs se développer. Cela se ferait au détriment de la qualité de la récolte.
À l’automne, apportez de généreuses pelletées de compost mûr autour de la touffe.

Maladies et parasites :

Bien qu’elle soit généralement robuste, des conditions de culture défavorables ou un manque d’entretien peuvent la rendre plus vulnérable.

  • Parasites courants :
    • Pucerons : Ils se nourrissent de la sève de la plante, ce qui peut affaiblir les jeunes pousses.
    • Limaces et escargots : Ils rongent les feuilles et les pétioles, surtout en période humide.
  • Maladies fréquentes :
    • Rouille : Cette maladie cryptogamique se manifeste par des pustules rouille sur les feuilles. Elle affaiblit la plante, mais n’est généralement pas mortelle.
    • Verticilliose : Cette maladie fongique attaque les racines et provoque le flétrissement de la plante. Elle est souvent fatale pour la rhubarbe.
    • Pourriture du collet : causée par une bactérie, elle entraîne la pourriture du cœur de la plante.

Prévention et traitement :

Maintenez un sol sain et bien drainé, évitez les excès d’eau et supprimez les feuilles malades dès leur apparition.
Traitements naturels : Utiliser des décoctions de plantes (prêle, fougère aigle) ou des solutions à base de soufre pour lutter contre les maladies cryptogamiques.
Lutte biologique : Encourager la présence d’auxiliaires naturels comme les coccinelles pour lutter contre les pucerons, mais aussi, les syrphes, etc.

Faire ses graines de rhubarbe :

Lorsque votre plantation est presque plus productive, laissez fleurir un pied (celui qui a été le plus productif) pour récolter les graines. La récolte des graines se fait généralement au cœur de l’été. Mettez à sécher les inflorescences mûres dans un endroit sec et aéré.
Mettez vos gaines des sachets de papier kraft. Semez-les l’année de la récolte même s’il est possible de les conserver deux à trois ans. Au-delà elles perdent rapidement leur pouvoir germinatif.

Récolte :

On récolte les pétioles au printemps et en début d’été, avant la floraison. Il est important de ne pas prélever plus d’un tiers de la plante pour ne pas l’affaiblir.
Attention, seuls les pétioles de rhubarbe sont comestibles. Les feuilles, les racines et les graines contiennent de l’oxalate de calcium, une substance toxique qui peut provoquer des troubles digestifs importants en cas d’ingestion. Il est donc crucial de ne consommer que les pétioles et de bien les laver avant utilisation.

Pour conserver la rhubarbe, vous pouvez la congeler coupée en morceaux. Elle se conservera ainsi plusieurs mois.

 

Intérêt culinaire :

La rhubarbe, avec son goût acidulé caractéristique, est un ingrédient polyvalent qui se prête à de nombreuses préparations culinaires, tant sucrées que salées.
En cuisine sucrée, la rhubarbe est reine :

Tartes, crumbles, clafoutis, gâteaux, muffins… Les possibilités sont infinies ! Son acidité contraste à merveille avec le sucré, créant un équilibre des saveurs très appréciable.
La rhubarbe se transforme facilement en confitures ou en compotes, parfaites pour accompagner des yaourts, des tartines ou pour garnir des pâtisseries.
Son côté rafraîchissant en fait un excellent ingrédient pour les sorbets et les glaces, souvent associés à d’autres fruits rouges comme les fraises ou les framboises.
En cuisine salée, la rhubarbe apporte une touche d’originalité :
Elle peut accompagner des viandes blanches (volaille, porc) ou du poisson, en apportant une note acidulée et légèrement sucrée.
La rhubarbe peut être ajoutée à des soupes de légumes pour une touche originale.
Un chutney à la rhubarbe peut accompagner des fromages ou des viandes.

Autres intérêts de la rhubarbe en permaculture et à la petite ferme bio :

Les feuilles toxiques en cuisine sont utiles pour concocter des macérations insectifuges ou insecticides.
Par exemple contre les pucerons sous toutes leur forme une macération de feuilles (100 g de feuille à macérer par litre d’eau). Plusieurs pulvérisations sont efficaces.
Utilisez aussi cette macération de feuilles de rhubarbe contre le carpocapse.

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