L’utilisation de la tourbe au jardin est incompatible avec les principes de la permaculture qui prône le respect de l’environnement et la durabilité. En choisissant des alternatives naturelles et renouvelables, vous contribuez à préserver ces milieux irremplaçables et précieux que sont les tourbières.
Pourquoi remettre l’utilisation de la tourbe en question en permaculture ?
Rareté et non-renouvelable à l’échelle de l’humanité : En effet, les tourbières mettent des milliers d’années à se former. Leur exploitation massive pour l’horticulture et même le chauffage (Irlande) entraîne une perte irréversible de cet écosystème unique.
Impact environnemental : L’extraction de la tourbe blonde ou brune libère d’importantes quantités de CO2, un gaz à effet de serre, contribuant ainsi au changement climatique. Au contraire, les tourbières inexploitées sont de véritables puits de carbone.
Les tourbières jouent un rôle crucial dans le cycle de l’eau, agissant comme de véritables éponges naturelles. Leur impact est multiple et bénéfique pour les écosystèmes et les êtres humains. Les tourbières, grâce à leur composition spongieuse, ont une capacité exceptionnelle à retenir de grandes quantités d’eau. Elles agissent comme des réserves d’eau, stockant l’eau pendant les périodes de pluie et la relâchant progressivement pendant les périodes sèches. En retenant l’eau pendant les crues et en la libérant progressivement, les tourbières atténuent les risques d’inondation et contribuent à réguler les débits des cours d’eau.
Les tourbières sont des milieux naturels d’une grande richesse biologique. Leur faune et leur flore spécifiques témoignent de leur adaptation à des conditions de vie extrêmes.
En effet, pour survivre les organismes vivants dans les tourbières doivent être adaptés à un milieu très acide et pauvre en nutriments, c’est pour cela que certaines plantes ont développé des stratégies particulières pour survivre comme les plantes carnivores (le droséra, la pinguicula et l’utriculaire).
Et bien évidemment, de nombreuses espèces ont développé des adaptations pour vivre dans un milieu saturé en eau.
Alternatives plus durables, indispensables en permaculture :
Il existe de nombreuses alternatives à la tourbe qui respectent les principes de la permaculture et ont un impact moindre sur l’environnement.
La première et la plus simple, pour préserver ces milieux, c’est de ne pas l’utiliser ! En permaculture, on n’en a pas besoin ! En permaculture, on ne cultive que des végétaux adaptés au sol et non l’inverse ! Il est aberrant de vouloir cultiver absolument des plantes acidophiles dans une terre calcaire.
Au potager, peu de légumes réclament une terre franchement acide qui demanderait des amendements tourbeux.
Les feuilles mortes compostées et le compost de fumier de poules suffiront à stabiliser le sol à un pH neutre, voire légèrement acide.
Pour les cultures de plantes vertes ou de plantes rares pour le rempotage des plantes il peut être rajouté à un terreau, des aiguilles et des écorces de pins compostées.
On peut aussi (ce que je fais) récolter un peu de mousse sur les toits et la faire sécher. Son pouvoir de rétention d’eau vaut celui de la tourbe !