L’hoplocampe est une petite mouche-scie dont la larve, une « fausse-chenille », est un ravageur majeur des arbres fruitiers à pépins et à noyaux, provoquant la chute massive des jeunes fruits. En permaculture, la gestion de ce ravageur repose quasi exclusivement sur l’observation précise du stade de floraison et la perturbation de son cycle de vie au sol, l’objectif étant de sécuriser la récolte sans nuire aux pollinisateurs dans le verger.
Description de l’hoplocampe
- L’adulte est une petite guêpe primitive (mouche-scie) de 4 à 7 mm, noire ou jaunâtre selon l’espèce, qui vole activement au moment de la floraison.
- Sa larve est une petite « fausse-chenille » blanc-crème à tête brune, qui se distingue des vraies chenilles par ses nombreuses fausses-pattes et son odeur caractéristique de punaise lorsqu’on l’écrase.
Plantes infestées
Les hoplocampes sont très spécifiques à leur plante hôte. Les plus redoutés au verger sont l’hoplocampe du pommier (Hoplocampa testudinea) et l’hoplocampe du prunier (Hoplocampa flava et H. minuta), qui s’attaquent respectivement aux fleurs de pommiers et de pruniers pour y pondre.
Symptômes
Le premier symptôme visible est un petit point noir ou une perforation à la base de la jeune fleur ou du fruit « noué ». Quelques semaines plus tard, les jeunes fruits atteints jaunissent, cessent de grossir et tombent prématurément, jonchant le sol bien avant la chute naturelle de juin.
Les dégâts
La larve pénètre dans le jeune fruit et creuse une galerie jusqu’au cœur pour dévorer les pépins (pomme) ou le noyau tendre (prune). Très mobile, une seule larve peut détruire successivement 3 à 5 fruits d’un même bouquet avant de terminer son développement.
Prévention en permaculture
La prévention est la clé absolue. Elle consiste à installer des pièges collants blancs (non jaunes ou bleus) dans les arbres juste avant la floraison pour capturer les adultes. Le ramassage méticuleux et la destruction (ne pas composter, mais plutôt les passer à la flamme d’un désherbeur thermique) de tous les petits fruits tombés au sol au printemps est vital pour briser le cycle et empêcher les larves de s’enterrer.
Traitements bio en permaculture
- – Insectifuges :
Des pulvérisations d’infusion de tanaisie ou de purin de fougère, réputés répulsifs, peuvent être tentées juste avant l’ouverture des fleurs pour dissuader les femelles de s’approcher. - – Curatifs :
Il n’y a pas de traitement curatif une fois le fruit atteint. Il y a peu encore était utilisées des pulvérisations d’un insecticide végétal à base de Quassia amara (extrêmement amer), appliquée précisément à la chute des pétales (fin de floraison) pour tuer les larves avant qu’elles ne pénètrent le fruit. Mais c’est un insecticide à large spectre. Il s’est avéré très toxique pour les insectes auxiliaires, notamment les syrphes, les chrysopes et, dans une certaine mesure, les abeilles. - – Auxiliaires :
Les poules sont les meilleurs auxiliaires : en grattant le sol au pied des arbres en automne et en hiver, elles déterrent et dévorent les larves hivernantes dans le sol. Les carabes (coléoptères terrestres) et les mésanges participent également à cette régulation.
Description de l’hoplocampe





