Groseilliers et rosiers dévorés ? Maîtrisez la tenthrède en permaculture

Les tenthrèdes sont un vaste groupe d’insectes (hyménoptères) ressemblant à de petites guêpes ou mouches, mais ce sont leurs larves, les « fausses-chenilles », qui causent des dégâts au jardin. En permaculture, une invasion de tenthrèdes est souvent le signe d’un jeune écosystème ou d’un manque de prédateurs. L’objectif n’est pas l’éradication, mais la régulation en favorisant la biodiversité.

Description de la tenthrède

L’adulte est un petit insecte volant à quatre ailes, souvent noir ou coloré, qui ne cause pas de dégâts directs. La larve, ou « fausse-chenille », ressemble à une chenille, mais s’en distingue par son nombre de fausses-pattes abdominales (6 paires ou plus, contre 5 maximum pour une vraie chenille). Elles sont souvent grégaires (en groupes).

Plantes infestées

Les tenthrèdes sont généralement très spécifiques à une plante hôte. Les plus connues s’attaquent aux rosiers (tenthrède-limace), aux groseilliers et cassissiers (tenthrède du groseillier), mais aussi aux pruniers, pommiers, saules et à certains pins.

Périodes d’activité

Les adultes émergent et pondent au printemps, généralement d’avril à juin, sur les jeunes feuilles tendres. Les larves (fausses-chenilles) sont donc très actives et voraces de la fin du printemps au début de l’été. Il peut y avoir plusieurs générations dans l’année.

Symptômes

Le symptôme le plus évident est la présence des larves, souvent groupées sous les feuilles. On observe des feuilles criblées de trous, ou plus typiquement, des feuilles entièrement « squelettisées » : les larves dévorent le limbe (partie tendre) et ne laissent que les nervures.

Les dégâts

Les dégâts sont principalement une défoliation rapide et parfois totale de l’arbuste. Si l’attaque est massive, elle affaiblit la plante, réduit la photosynthèse et compromet la production de fruits (groseilliers) ou la floraison (rosiers) de l’année. Pas de dégâts au potager si ce n’est l’oseille, mais vous la trouverez sur les bordures et lisières dans les arbustes.

Prévention en permaculture

La prévention est la clé et repose sur la biodiversité. La plantation de haies diversifiées et de fleurs (achillée, fenouil) attire les prédateurs naturels. Une inspection régulière au printemps permet de repérer les premières pontes ou larves avant l’invasion.

Traitements bio en permaculture

• – Insectifuges :
  Des pulvérisations de purin de tanaisie ou de décoction de pyrèthre de Dalmatie (à utiliser avec parcimonie) sur le feuillage au moment des vols (printemps) peuvent avoir un effet répulsif sur les adultes qui cherchent à pondre.
• – Curatifs :
  Le ramassage manuel est la méthode la plus efficace et sélective : les larves étant souvent groupées, il suffit de secouer la branche au-dessus d’un seau d’eau savonneuse. Un jet d’eau puissant peut suffire à les déloger. (Attention : le Bacillus thuringiensis (Bt) est inefficace sur les fausses-chenilles).
• – Auxiliaires :
  Les mésanges (charbonnières, bleues) sont les plus grands prédateurs de ces larves ; l’installation de nichoirs est primordiale. Les larves de chrysopes et les carabes (au sol, lorsque les larves descendent pour leur nymphose) sont également de précieux alliés.