La gestion des insectes en permaculture repose sur la création d’un écosystème équilibré où la biodiversité est essentielle pour l’autorégulation des populations, y compris celles des insectes dits « nuisibles ».

De la notion de « nuisible » à celle d’auxiliaire

En permaculture, l’approche est de travailler avec la nature, et non contre elle (Principe n°10 : Utiliser et valoriser la diversité). On évite l’éradication massive par des traitements chimiques qui rompent les chaînes alimentaires et déciment les insectes auxiliaires.

  • Le « problème » devient la solution : Un insecte est rarement uniquement « nuisible ». Sa présence est souvent un « bio-indicateur » d’un déséquilibre (ex: les pucerons prolifèrent souvent sur des plantes trop fertilisées en azote).
  • Source de nourriture : Les pucerons, par exemple, sont la nourriture indispensable des auxiliaires du jardinier comme la coccinelle (adulte et larve, très vorace), la chrysope (surnommée le « lion des pucerons ») ou les larves de syrphes. Sans « nuisibles », les prédateurs ne peuvent pas s’installer durablement.
  • Rôle écologique multiple : Certains insectes, considérés comme des ravageurs dans un contexte de monoculture, jouent un rôle essentiel dans un écosystème diversifié :

– Exemple, les fourmis : Bien qu’elles puissent protéger les colonies de pucerons pour récolter leur miellat, elles sont aussi d’excellentes « décomposeuses » et aèrent le sol.
– Autre exemple la courtilière : Ravageur redouté pour ses dégâts sur les racines, elle est également un prédateur d’autres larves et un bon aérateur de sol.

Atteindre l’équilibre : L’objectif de la permaculture

L’objectif n’est pas l’absence totale de « ravageurs », ce qui serait un signe d’échec de la biodiversité, mais d’atteindre un équilibre dynamique où les populations d’auxiliaires contrôlent naturellement les populations de nuisibles, limitant les dégâts à un seuil tolérable.

Techniques de régulation :

Favoriser les Auxiliaires : Installer des abris (hôtels à insectes, tas de bois morts, haies) et planter des fleurs mellifères et nectarifères (bourrache, phacélie, aneth, tanaisie) qui attirent, nourrissent et hébergent ces précieux alliés.
Associations de cultures : Planter des plantes répulsives (lavande, menthe, œillet d’Inde) près des cultures sensibles ou utiliser des plantes pièges (capucine pour détourner les pucerons, choux pour détourner la piéride).
Observation et intervention ciblée : Agir localement et à la main (ex: retirer les pucerons au jet d’eau) uniquement en cas de forte infestation, tout en restant observateur du seuil d’intervention nécessaire pour ne pas perturber l’équilibre naissant.
L’équilibre parfait est difficile et demande du temps pour s’installer (plusieurs années). Le rôle du jardinier en permaculture est de devenir l’acteur et l’auteur de cet écosystème, en le favorisant et en le préservant, pour que la nature puisse s’auto-réguler.

Aleurode

Altise

Acariens

Balanin

Bruche

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