Le psylle est un minuscule insecte piqueur-suceur, souvent comparé à une cigale miniature, qui peut causer des dégâts notables sur les arbres fruitiers et ornementaux. En permaculture, sa présence est vue comme le symptôme d’un déséquilibre, souvent un manque de prédateurs spécialisés ou un stress de la plante (dû à la sécheresse ou à un excès d’azote). L’objectif n’est pas son éradication, mais sa régulation naturelle.

Description des psylles

Les psylles adultes sont de très petits insectes (2 à 4 mm) dotés d’ailes transparentes, leur permettant de sauter ou de voler vivement lorsqu’ils sont dérangés. Leurs larves, plates et peu mobiles, sont les plus dommageables ; elles se cachent souvent sous les feuilles ou dans les bourgeons, parfois protégées par des filaments de cire ou par leur propre miellat.

Plantes infestées

La plupart des psylles sont très spécifiques à une plante hôte.

  • Le psylle du poirier (Cacopsylla pyri) est le plus connu au verger.
  • D’autres espèces s’attaquent spécifiquement au pommier, au laurier-sauce ou à l’olivier.
  • Au potager, le psylle de la carotte (Trioza apicalis) et le psylle du poireau (Trioza viridula) peuvent causer des dégâts sur ces cultures spécifiques.

Symptômes

Le symptôme le plus caractéristique sur les arbres est la production massive de miellat et l’apparition de fumagine. Sur les carottes, les feuilles se recroquevillent en « têtes de chou-fleur » et peuvent rougir. Sur les poireaux, le feuillage se déforme, s’épaissit et se décolore, souvent avec un aspect gaufré.

Les dégâts

  1. Au verger ou les haies sur les arbres, les piqûres des larves affaiblissent la plante et le miellat/fumagine bloquent la photosynthèse, pouvant causer la chute des fruits.
  2. Sur les carottes, les piqûres des psylles transmettent des phytoplasmes qui stoppent la croissance de la racine, la rendant dure et amère.
  3. Enfin aussi au potager sur les poireaux, les dégâts sont esthétiques mais peuvent réduire la vigueur et la qualité de la récolte.

Prévention en permaculture

La prévention est la clé et vise à éviter les conditions favorables au psylle, notamment les excès d’engrais azotés qui rendent les feuilles trop tendres. L’application préventive d’argile kaolinite au printemps crée une barrière minérale qui gêne la ponte. La diversification (haies), la création de bordures est essentielle pour héberger les auxiliaires.

Traitements bio en permaculture

  • – Insectifuges :
    Des pulvérisations de purins de plantes répulsives, comme la tanaisie ou l’absinthe, peuvent être tentées au moment du vol des adultes pour les dissuader de s’installer et de pondre sur les arbres.
  • – Curatifs :
    Une pulvérisation de savon noir dilué, appliquée le soir, permet de nettoyer le miellat et la fumagine tout en asphyxiant les jeunes larves. Sur les arbres fruitiers, un traitement d’hiver à l’huile de colza (après la chute des feuilles) est efficace pour éliminer les formes hivernantes cachées dans l’écorce.
  • – Auxiliaires :
    C’est le pilier de la lutte durable. Les psylles sont la proie de nombreuses punaises prédatrices (notamment le genre Anthocoris, leur principal régulateur). Les larves de chrysopes, les coccinelles et les mésanges (qui nettoient les arbres l’hiver) sont également des alliés indispensables.

Pin It on Pinterest

Share This