La chenille processionnaire, qu’elle soit du pin ou du chêne, est un ravageur majeur non seulement pour les arbres qu’elle défolie, mais aussi pour la santé humaine et animale en raison de ses poils extrêmement urticants. En permaculture, la gestion de ce nuisible ne vise pas une éradication chimique, mais un retour à l’équilibre en favorisant activement ses prédateurs naturels, notamment les mésanges, et en utilisant des techniques de piégeage ciblées pour briser son cycle.
Description de la chenille processionnaire
Il existe deux espèces principales : la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) est brune avec des taches rougeâtres et vit l’hiver dans de gros nids de soie blancs au sommet des pins. La processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea) est grisâtre et vit l’été dans des nids plaqués le long des troncs et des grosses branches de chênes.
Plantes infestées
La processionnaire du pin s’attaque à toutes les espèces de pins (pin noir, pin d’Alep, pin sylvestre…) et parfois aux cèdres. La processionnaire du chêne, quant à elle, s’attaque exclusivement aux chênes (chêne pédonculé, chêne sessile…).Au jardin ou à la petite ferme bio elle causera surtout des dégâts en cas de présence sur les bordures, les haies bocagères ou les arbres en bord de prairie.
Symptômes
Sur les pins, on observe de gros nids d’hiver blancs et soyeux aux extrémités des branches et un jaunissement des aiguilles. Sur les chênes, les nids d’été sont des poches grises collées aux troncs. Dans les deux cas, le signe le plus célèbre est la procession des chenilles, se déplaçant en file indienne (au sol au printemps pour celle du pin, sur le tronc pour celle du chêne).
Les dégâts
Les chenilles provoquent une forte défoliation qui affaiblit l’arbre et le rend vulnérable aux sécheresses et autres maladies. Le dégât le plus grave est sanitaire : leurs poils urticants microscopiques se dispersent dans l’air et provoquent de vives réactions allergiques, des démangeaisons intenses et des problèmes respiratoires chez l’homme et les animaux (danger mortel pour les chiens).
Prévention en permaculture
La prévention est la clé et repose sur la biodiversité. L’installation massive de nichoirs à mésanges est la mesure la plus efficace, car ce sont les principaux prédateurs des chenilles. La pose de pièges à phéromones en été capture les papillons mâles adultes, limitant ainsi la reproduction.
Gestion de la chenille processionnaire en suivant son rythme annuel
Traitements bio en permaculture
- – Insectifuges :
- Il n’existe pas de traitement insectifuge efficace contre ce ravageur.
- – Curatifs :
Pour la processionnaire du pin, l’installation d’éco-pièges ou piège collecteur de chenilles (collerettes fixées autour du tronc) au début du printemps intercepte les chenilles lors de leur descente vers le sol. L’échenillage, qui consiste à couper et brûler les nids l’hiver (avec d’extrêmes précautions), est aussi une méthode directe. Sur les jeunes chenilles après l’éclosion, une pulvérisation de Bacillus thuringiensis (Bt) est très efficace et ciblée. - – Auxiliaires :
Les mésanges (charbonnières et bleues) sont les auxiliaires numéro un ; elles percent les nids l’hiver pour dévorer les larves. Les chauves-souris et les coucous sont également de grands prédateurs des papillons adultes et des chenilles. L’huppe fasciée (Upupa epops) est aussi un excellent auxiliaire qui consomme les chenilles au sol. Favoriser leur présence par des nichoirs et des gîtes est fondamental.







